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Les travailleurs au Tessin ouvrent la semaine de protestation

(Keystone-ATS) A l’appel des syndicats Unia et Syna, les travailleurs tessinois du secteur principal de la construction ont cessé le travail lundi. Ils ont protesté contre l’absence de solution en vue du prolongement de la convention collective de travail nationale (CN).

Dans le cadre de cette action, plus de 3000 employés tessinois du secteur principal de la construction ont protesté à Bellinzone, rapportent dans un communiqué les syndicats Unia et Syna. Les manifestants ont notamment exigé le maintien de la retraite à 60 ans, ainsi que des solutions pour faire face à la sous-enchère salariale et aux intempéries.

Cette première vague de protestation n’en est qu’à son début, avertissent les syndicats. Des actions similaires sont d’ores et déjà prévues dès mardi en Suisse alémanique et mercredi de ce côté-ci de la Sarine.

Les actions de protestation s’inscrivent dans le conflit qui voit s’affronter depuis plusieurs mois les deux syndicats avec la Société suisse des entrepreneurs (SSE), l’association patronale de la branche quant à la prolongation de la CN, laquelle arrive à échéance fin 2015. Les patrons souhaitent la reconduire en l’état, tandis qu’Unia et Syna exigent de nouvelles négociations.

Récoltes de signatures

Les discussions étant au point mort, la SSE s’est lancée dans une récolte de signatures sur les chantiers, afin de prouver que les ouvriers étaient de son côté. Vendredi passé, l’association faîtière a indiqué avoir recueilli plus de 26’000 paraphes.

Unia et Syna ont réagi en estimant que “les signatures ont été obtenues en bonne partie sous la contrainte”. Ils ont relevé que “juridiquement parlant, la valeur des signatures est nulle, car il n’est pas possible d’imposer de cette manière la prolongation d’une CCT, contre la volonté des syndicats.”

Unia et Syna ont profité de la diffusion de leur communiqué pour rappeler qu’ils exigeaient notamment “davantage de protection pour les maçons, et des mesures concrètes contre le dumping salarial”. Les deux syndicats ont aussi assuré que la faîtière patronale cherchait à “réduire massivement le niveau des rentes” des ouvriers quittant leur travail à 60 ans.

Et pour faire écho à la récolte de signatures de la SSE, les syndicats ont relevé que “plus de 30’000 travailleurs” avaient signé “de leur plein gré” une pétition demandant des négociations sur une nouvelle CN. Les partenaires sociaux s’accusent par ailleurs mutuellement de ne pas respecter les termes du contrat collectif.

Implenia met la pression

Les syndicats jugent le refus des patrons d’entrer en négociation comme “absolument contraire aux règles de la CN et aux principes d’un partenariat social loyal.” La SSE estime pour sa part que les menaces de grève sont intolérables.

Implenia met aussi la pression sur les partenaires sociaux. “Imaginable, un vide conventionnel représente un scénario défavorable”, a expliqué à la radio d’Etat alémanique SRF le porte-parole du numéro un helvétique de la construction, Philipp Bircher.

“A nos yeux, un partenariat social qui fonctionne dans le secteur principal de la construction représente non seulement un avantage compétitif, mais aussi la base de l’accomplissement sans délai des travaux”. De fait, le groupe établi à Dietlikon (ZH) exige des deux parties qu’elles recherchent le dialogue et reprennent les discussions.

Des entretiens que les deux camps ont prévu les 20 et 27 novembre. Toutefois, les réunions ont été initialement programmées pour discuter des salaires 2016 et de la retraite anticipée, mais les syndicats aimeraient aussi en profiter pour orienter les discussions sur la CN.

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