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Les Vaudois n’ont pas mesuré l’intérêt de la collection Planque

(Keystone-ATS) Lausanne – Manque d’enthousiasme, maladresses des autorités, un nouveau musée dans les halles CFF qui suscite des interrogations: pour Claudine Planque, la soeur du collectionneur vaudois, plusieurs raisons ont motivé le départ des tableaux de Jean Planque à Aix-en-Provence (F).
“Les Vaudois n’ont pas mesuré l’intérêt de la collection”, a expliqué samedi à l’ATS la galeriste lausannoise, revenant sur un article de “24 Heures”. Claudine Planque “ne veut pas attaquer qui que ce soit” mais elle regrette le manque de “curiosité, d’enthousiasme et de volonté des autorités”, surtout avant le vote de 2008.
La fondation avait promis de déposer sa collection – plus de 150 oeuvres d’artistes majeurs du 20e siècle – dans le Musée des Beaux-Arts prévu à Bellerive-Lausanne, au bord du lac. Mais le rejet du projet en votation, fin 2008, a rendu la promesse caduque. Et l’idée de créer un pôle muséal dans d’anciennes halles CFF, avec la photographie et le design, n’a guère séduit.
Plus attendre”Nous ne pouvions plus attendre. Cela traînait trop. Il fallait mettre les tableaux à l’abri, car ils voyagent tout le temps depuis dix ans. On ne pouvait pas continuer ainsi car il y a des déprédations”, a expliqué Mme Planque, de la fondation éponyme.
“De plus, le canton ne nous a jamais dit quel programme on prévoyait pour notre collection. On ne pouvait pas attendre plus longtemps le bon vouloir des Vaudois”, a-t-elle ajouté.
Craintes à la gareD’autant que le projet de la gare suscite des inquiétudes: “nous n’avons pas eu notre mot à dire sur l’emplacement. Mais mettre des tableaux à proximité de trains incessants, qui créent poussière et vibrations, dans un immeuble classé qu’on ne peut pas modifier, cela nous a semblé vraiment un peu léger”, a relevé la Vaudoise.
A cela s’ajoute une maladresse du canton à la mort de Jean Planque: la fondation a dû vendre 500 gravures pour payer les impôts réclamés par l’Etat. “On a été taxés comme des marchands d’art, comme si on faisait des bénéfices. On ne nous a pas dit ‘gardons ces gravures, qui complèteront la collection des tableaux'”.

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