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Les Verts promeuvent une économie durable et responsable

Le comité pour l'initiative populaire "Pour une économie verte" a lancé sa campagne. Le texte est soumis au peuple le 25 septembre. KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Fabriquer des objets recyclables et énergétiquement efficaces, favoriser les importations écologiques: tels sont les buts de l’initiative pour une économie verte. Avec le PS, les Vert’libéraux et d’autres organisations, les écologistes ont lancé leur campagne mardi.

L’initiative populaire “Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources” sera soumise au peuple le 25 septembre. Elle demande que la Suisse réduise son empreinte écologique à une planète au lieu de trois.

Concrètement, cela signifie que d’ici 2050, l’économie devra préserver les réserves naturelles sur lesquelles elle base sa croissance afin d’assurer durablement prospérité et qualité de vie, a expliqué la conseillère nationale Adèle Thorens (Verts/VD), devant les médias.

Economie durable

Pour y parvenir, elle devra privilégier “le recyclage et l’efficacité des appareils plutôt que produire une montagne de déchets”, a-t-elle précisé. Car le texte reste méconnu du grand public: selon un sondage réalisé par les initiants, 24% de la population en a déjà entendu parler, 5% seulement savent exactement de quoi il retourne.

Pas de quoi décourager les initiants: “Nos buts sont partagés par la population”, a assuré son collègue de parti Bastien Girod (ZH), chiffres à l’appui: la majorité estime que la pollution, la destruction des forêts tropicales ou l’utilisation des ressources naturelles posent problème et que des mesures doivent être prises.

Consommer mieux

Pour autant, il ne s’agit pas de retourner à l’âge de la pierre ou de produire moins, “mais différemment et de consommer mieux”, a martelé Bastien Girod. Le but de l’initiative est raisonnable: il est déjà partagé par l’Union européenne ou le World business council for sustainable devlopment (conseil du commerce mondial pour un développement durable) dont font partie Novartis, Nestlé, Sika ou ABB.

Swisscleantech, Coop et Migros soutiennent également ce texte libéral: le principe de responsabilité individuelle et de subsidiarité doit inciter à une économie plus efficiente, moins chère et moins dépendante, a défendu la conseillère nationale Kathrin Bertschy (PVL/BE).

Accepter l’initiative n’isolerait pas la Suisse, mais lui permettrait simplement de rester à jour en matière de lutte pour l’environnement. “En matière de recyclage, nous ne sommes plus autant en avance que certains aimeraient le faire croire”, a remarqué Daniel Oettli, du WWF Suisse. Seulement 11% des matériaux sont recyclés.

Douches chaudes

Et pour réduire la consommation d’énergie par exemple, pas besoin de se doucher à l’eau froide, a illustré Franziska Barmettler, co-directrice de Swisscleantech. Des améliorations ont déjà permis de réduire la consommation d’électricité des chauffe-eau depuis 40 ans. Grâce aux innovations, il est possible de s’améliorer encore. De plus, ce domaine est porteur d’emplois.

“L’initiative relève du bon sens”, a appuyé Adèle Thorens, et de prendre l’exemple de l’huile de palme. “Avec le texte, elle ne serait pas interdite, mais remplacée par celle produite de manière écologique ou par des alternatives locales”.

Contre-projet enterré

Le Conseil fédéral avait proposé un contre-projet visant aussi à préserver les ressources naturelles, mais sans objectif quantitatif. Il reposait sur une participation volontaire de l’économie, la Confédération ne devant intervenir que si les mesures ne conduisent pas à l’objectif recherché. Après avoir édulcoré le texte, le Parlement l’a finalement enterré.

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