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Les villes oeuvrent à une densification de qualité

La densification occupe intensément les villes et les agglomérations (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Les villes et les agglomérations cherchent à intensifier l’utilisation de leur environnement construit. Une étude présentée lundi à Berne par l’Union des villes suisses fournit des approches pour remplir les conditions de qualité.

“Tout ne se règle pas seulement par des mesures portant sur le bâti: une urbanisation vers l’intérieur durable exige de la qualité au niveau des processus, de la planification et de la mise en oeuvre” explique l’Union des villes suisses dans un communiqué. Cela signifie que, suite à une densification, davantage de personnes qu’auparavant habitent et travaillent dans un même espace.

Dans les villes, des terrains non construits sont bâtis, des bâtiments surélevés ou des sites entiers transformés pour lutter contre le mitage urbain. Une étude de l’entreprise de conseil Wüest Partner montre que les villes et les communes urbaines s’engagent dans cette démarche avec succès.

Pour la première fois depuis des années, la surface bâtie par habitant est en recul. “Nos membres constatent que cet indicateur-clé pour la gestion économe du sol a baissé de 5,2 % au cours des cinq dernières années”, précise l’Union des villes suisses.

C’est nettement plus que dans les communes non membres, qui enregistrent un recul de 1,9 %. L’étude présentée montre toutefois aussi que le chiffre absolu des surfaces occupées par des bâtiments continue à croître, quoique moins fortement dans les villes qu’en moyenne.

Rôle actif

En 2013, la population suisse a approuvé la révision de la loi sur l’aménagement du territoire et s’est donc prononcée en faveur de la densification. Mais les projets concrets se heurtent régulièrement à des difficultés. Le morcellement des propriétés est un obstacle supplémentaire.

Les auteurs de l’étude conseillent aux villes et communes de jouer un rôle actif dans l’urbanisation et de lui accorder une priorité élevée. Pour eux, la densification doit se faire là où les infrastructures sont développées. Il faut notamment une connexion aux transports publics.

La densité de construction ne constitue à elle seule pas encore un facteur de succès. “Sans prise en compte de la qualité, la densification n’a pas d’avenir”, déclare Erich Fehr, maire de Bienne. Selon lui, les projets réussis ne se limitent pas aux facteurs architecturaux, mais prennent aussi en compte les espaces extérieurs et le quartier dans son ensemble.

Selon l’étude, qui présente l’exemple d’un site à Crissier (VD), la densification doit être considérée comme un investissement qui devrait avoir un impact positif sur les finances communales après plusieurs années. Ce site va occasionner l’emménagement de 960 habitants supplémentaires d’ici 2022 et la création de 460 emplois. Pour ce faire, des investissements importants seront réalisés entre 2019 et 2022.

Meyrin se met au vert

La commune de Meyrin a elle choisi de se densifier en construisant un écoquartier, où près de la moitié des 1350 logements sont déjà occupés. “Un écoquartier, ce n’est pas forcément moins dense qu’un quartier normal”, a précisé lundi à l’agence Keystone-ATS le maire de la ville Pierre-Alain Tschudi.

En effet, les appartements “ne sont pas forcément énormes”, et des locaux communs ainsi que des chambres d’ami collectives sont à la disposition des habitants de chaque immeuble. L’écoquartier, bâti sur une ancienne zone agricole proche des transports publics, sera terminé en 2020.

Le quartier vert souhaite respecter les mixités sociale, générationnelle et fonctionnelle. Clinique privée, commerces, restaurants, écoles et crèches sont installés aux premiers étages des immeubles.

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