Les Yéniches et Sinti de Suisse alarmés par le racisme croissant
(Keystone-ATS) Le racisme à l’encontre des Yéniches et Sinti est en hausse en Suisse. L’organisation faîtière, Radgenossenschaft der Landstrasse, s’est dite alarmée, critiquant notamment l’usage du terme “gens du voyage”.
Dans chacune de ces minorités, Roms, Yéniches et Sinti, se trouvent à la fois des personnes qui se déplacent en caravane et des sédentaires. Et il y a dans toute ethnie des gens mal éduqués. On met tout le monde dans le même panier, au risque que ces minorités se dressent les unes contre les autres, critique l’association dans un communiqué publié mardi.
Les communes refusent souvent de leur attribuer des emplacements, alors que la loi l’exige. Pis, lorsque des agriculteurs sont prêts à leur mettre leur champ à disposition, les autorités le leur interdit.
Les Yéniches et Sinti sont reconnues comme minorités nationales suisses. Pour mettre fin à leur situation précaire, la Confédération, les cantons et les communes doivent enfin créer des places pour tout le monde, ou au moins soutenir les démarches de privés, poursuit l’organisation.
Elle réagissait notamment à la décision de la commune bernoise de Wileroltigen qui a annulé une soirée d’information qui devait avoir lieu lundi sur un projet d’aire de transit pour les gens du voyage étrangers. Le Conseil municipal de ce village de 300 habitants a pris cette décision en raison des risques de dérapages.
En quinze ans, le nombre d’aires de transit déclarées par les communes pour les Yéniches et Sinti suisses a chuté de près de 50 à une trentaine, soit un tiers de moins. Ces emplacements ne couvrent de loin pas le besoin de 80 aires. La loi fait en outre la différence entre les emplacements destinés aux gens du voyage suisses et étrangers.
