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Liberté conditionnelle pour le “tueur numéro 1” de l’apartheid

(Keystone-ATS) Le ministre sud-africain de la Justice a accordé vendredi la liberté conditionnelle à Eugene de Kock, en prison depuis 1994. Responsable de kidnappings, tortures et assassinats d’opposants, il est considéré comme le tueur le plus connu de l’apartheid.

Eugene de Kock est aujourd’hui âgé de 66 ans. “Dans l’intérêt de la réconciliation nationale, j’ai décidé de mettre M. De Kock en liberté conditionnelle”, a déclaré le ministre Michael Masutha. Il ajoute que les modalités de libération de cet ex-colonel de la police ne seraient pas rendues publiques.

Le ministre avait refusé en juillet une précédente demande de mise en liberté du “tueur numéro 1” de l’apartheid, car les familles des victimes n’avaient pas été consultées.

89 crimes et délits

L’homme avait été condamné en 1996 à deux peines de perpétuité et 212 ans de prison, pour 89 crimes et délits commis lorsqu’il était à la tête d’une unité antiterroriste au sein de la police du régime raciste.

La Commission vérité et réconciliation (TRC), mise sur pied pour révéler et éventuellement pardonner les crimes de l’apartheid, lui a ensuite accordé l’amnistie pour une bonne partie de ses crimes, dont deux attentats à la bombe et 12 meurtres de militants anti-apartheid.

Elle lui a cependant refusé l’amnistie pour les meurtres de cinq hommes en 1992, estimant que les victimes n’avaient pas de lien avec la guérilla anti-apartheid et qu’un mobile politique ne pouvait être invoqué. Il est donc resté en prison.

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