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Londres accorde un nouveau délai aux partis nord-irlandais

Edwin Poots, négociateur des unionistes du DUP, s'est exprimé devant les médias à Belfast sur l'échec des négociations entre unionistes et républicains en Irlande du Nord. KEYSTONE/EPA/PAUL MCERLANE sda-ats

(Keystone-ATS) Les discussions en Irlande du Nord pour former une nouvelle coalition entre unionistes et républicains sont toujours dans l’impasse. Londres leur a accordé un délai supplémentaire.

Il n’y a “pas eu d’avancées aujourd’hui”, a déclaré Edwin Poots, le principal négociateur des unionistes du DUP, peu avant l’expiration du délai initialement prévu par le gouvernement britannique. Déjà prolongées à trois reprises, les négociations entre le DUP et les républicains du Sinn Féin doivent se poursuivre jusqu’à ce week-end, a ajouté M. Poots.

Le gouvernement britannique a accordé aux partis nord-irlandais un délai supplémentaire pour s’entendre sur la formation d’un nouveau gouvernement de partage du pouvoir, a annoncé jeudi la porte-parole de Theresa May. Le gouvernement a fait cette annonce peu avant l’expiration, à 16h00, de l’ultimatum qu’il avait fixé.

“De notre point de vue, cela ne signifie pas que les efforts visant à rétablir un gouvernement (autonome) ont pris fin. Nous accordons aux partis un peu de marge de manoeuvre pour poursuivre les discussions”, a déclaré la porte-parole de Theresa May. Elle a indiqué que le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, James Brokenshire, s’exprimerait lundi si les discussions sont toujours dans l’impasse.

Trente ans de violence

L’Irlande du Nord, une région toujours hantée par son passé violent, est sans gouvernement depuis la démission en janvier du vice-Premier ministre républicain Martin McGuinness. Décédé depuis, le responsable du Sinn Féin voulait ainsi protester contre la gestion qu’il jugeait frauduleuse de subventions aux énergies renouvelables de la Première ministre et cheffe du DUP, Arlene Foster.

Cet épisode avait conduit à de nouvelles élections à l’assemblée régionale début mars qui n’ont pas fait avancer les choses. Avec 28 des 90 sièges, le DUP avait terminé en tête mais cédé du terrain face au Sinn Féin (27 sièges) et depuis les deux partis ne sont pas parvenus à trouver l’accord nécessaire.

L’Accord de paix de 1998, qui a mis fin à trente ans de violences interconfessionnelles, stipule que le pouvoir en Irlande du nord soit obligatoirement partagé entre unionistes et nationalistes. Au fil des désaccords, ce mode de gouvernance a dû être suspendu à plusieurs reprises par Londres, la dernière fois en 2007.

Discorde autour de la langue gaélique

Après les élections de mars, le Sinn Féin posait comme préalable le départ d’Arlene Foster. Mais depuis, la Première ministre d’Irlande du Nord a été confortée par l’alliance nouée lundi entre le DUP et le gouvernement britannique.

Ces derniers jours, les républicains ont surtout insisté sur la reconnaissance de la langue gaélique, pour laquelle ils réclament un statut égal à la langue anglaise.

La revendication est devenue le principe point d’achoppement. Le DUP accepte seulement d’inscrire la problématique dans un cadre plus global qui inclut également le Scots, la langue parlée par les Ecossais d’Irlande du Nord.

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