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Longue peine requise contre l’accusée pour l’assassinat de son père

Le drame familial a fait deux morts: le père de l'accusée et son mari, poignardé à mort par le père (archives). KEYSTONE/DOMINIC BAUR sda-ats

(Keystone-ATS) Accusée de l’assassinat de son père en décembre 2015 à Hemmental (SH), la prévenue âgée de 27 ans a contesté les faits reprochés, mercredi, devant la justice schaffhousoise. Le procureur a réclamé une peine de 15 ans de prison pour ce qu’il a qualifié de “massacre”.

Le drame est survenu le 13 décembre 2015 dans le lieu-dit situé sur le territoire de la ville de Schaffhouse. La jeune femme s’est fait l’auteur d’un véritable bain de sang dans l’appartement de ses parents, a estimé le représentant du Ministère public dans son réquisitoire. L’accusée aurait poignardé son père à 55 reprises, dont 49 fois au cou et à la nuque. Elle aurait même changé de main et de couteau durant son acte afin de parachever cette mise à mort.

Volonté criminelle très élevée

Les raisons exactes de cette folie meurtrière ne sont pas entièrement connues, admet le procureur devant le Tribunal cantonal. Il est possible que la jeune femme se soit rendue avec son mari au domicile des parents dans l’unique but de tuer son père âgé de 56 ans. Elle était en effet munie d’un spray au poivre et de menottes pour maîtriser sa mère.

Il est tout aussi plausible qu’elle ait même participé directement au corps à corps engagé entre son mari et son père. Pour le procureur, les faits reprochés constituent un assassinat, car cet homicide a exigé de la part de la jeune femme un degré de volonté criminelle particulièrement élevé. Elle n’a en outre jamais exprimé de regrets et n’a pas eu une attitude coopérative avec les enquêteurs.

L’accusée est en outre revenue sur ses aveux. Elle a entretemps raconté toute une série de version des faits, a déploré le procureur. Les prétendues pressions exercées sur elle par les enquêteurs pour obtenir ses aveux ne sont en outre qu’un mensonge de plus de la jeune femme, a-t-il dénoncé.

Trouble de la personnalité

Selon une expertise psychiatrique, la prévenue souffre d’un trouble de la personnalité incurable. Le procureur la décrit comme une manipulatrice au sang froid, sans émotions et séductrice à la fois. Sa mère la qualifie de “menteuse notoire”.

Il y a quelques années, l’accusée aurait eu des fantasmes d’assassinat. Elle rêvait de massacrer tout le monde, en commençant avec sa propre fille en bas âge. Les grands-parents de la petite ont alors fait en sorte que celle-ci soit placée dans une famille d’accueil.

Elle nie en bloc

Face à la Cour, l’accusée a nié avec véhémence les reproches formulés contre elle. Son père et son mari se sont entre-tués à coups de couteau, a-t-elle souligné. “Et maintenant, me voilà le pigeon de service”, s’est-elle défendue. Et d’ajouter qu’elle ne voulait pas assumer une chose qu’elle n’avait commise.

Qualifiant son père de “gentil nounours”, elle a affirmé à la barre qu’elle n’aurait “jamais pu toucher à un seul de ses cheveux”. La prévenue a ajouté que seul son mari l’avait poignardé. Le jeune homme, âgé de 26 ans, a lui-même succombé sur place aux blessures que lui avait infligées le père de l’accusée à coups de couteau.

Le procès se poursuit jeudi avec la plaidoirie de la défense. Le jugement est attendu pour vendredi matin à 10h30.

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