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Mère de famille jugée en France pour avoir congelé son bébé

Le nourrisson avait été découvert dans le congélateur trois mois plus tard par l'ancien compagnon de l'accusée (archives). KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE sda-ats

(Keystone-ATS) Une mère de famille belge est jugée pour infanticide depuis mardi à Carcassone, dans le sud de la France. Elle risque la prison à perpétuité pour avoir congelé son nouveau-né juste après l’accouchement.

L’accusée s’est présentée libre devant les jurés. Elle devait initialement être jugée en décembre 2015, mais l’audience avait été renvoyée en raison de son absence. Sous contrôle judiciaire depuis fin août 2012, après 16 mois de détention provisoire, elle ne s’était pas présentée à l’audience.

Le 2 février 2011, cette femme née à Lokeren en Flandre-Orientale, avait accouché seule, assise sur les toilettes. Elle avait coupé le cordon ombilical, nettoyé et emmailloté le bébé dans une couverture. Elle s’était douchée, avait caressé le nouveau-né durant un “temps indéterminé” puis l’avait placé dans le congélateur, pour, a-t-elle expliqué au psychiatre, “ne pas lui faire mal”. Ensuite, elle était partie récupérer ses deux filles de trois et sept ans.

Le nourrisson avait été découvert dans le congélateur le 2 mai 2011 par son ancien compagnon. La petite victime, un garçon, n’était pas de lui mais d’un autre homme qui aurait disparu après avoir appris la grossesse.

Verdict jeudi

“Elle a eu peur d’avouer au père de ses deux enfants que le troisième n’était pas de lui. Elle a tout fait pour ne pas l’avoir. Elle a voulu avorter mais trop tardivement. Ce n’est pas un déni de grossesse, c’est un déni de maternité”, a avancé son avocat Me Philippe Calvet avant le procès.

A son entourage, la mère de famille avait expliqué sa prise de poids par un traitement à base de cortisone. Elle avait ensuite déclaré que l’homicide lui était apparu comme “la seule solution”. Quant à l’idée du congélateur, elle était venue d’échos dans les médias sur des infanticides similaires.

L’expertise psychiatrique fait état d’une “altération du discernement au moment du passage à l’acte” mais établit que l’accusée était responsable de ses actes. C’est cette altération que son avocat veut plaider.

L’accusée encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu jeudi, après trois jours d’audience.

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