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Macron: le soutien aux énergies renouvelables va augmenter

La vieille centrale de Fessenheim, proche de Bâle, devrait être fermée en 2020. KEYSTONE/EPA/RONALD WITTEK sda-ats

(Keystone-ATS) Le soutien aux énergies renouvelables va passer de 5 milliards actuellement “à 7 à 8 milliards d’euros par an”, a annoncé mardi Emmanuel Macron. L’exécutif français veut en outre fermer 14 des 58 réacteurs nucléaires français d’ici 2035, dont celui de Fessenheim.

“Nous concentrons nos efforts sur le développement des énergies renouvelables les plus compétitives, et parce que nous veillons au pouvoir d’achat des Français, nous serons exigeants avec les professionnels sur la baisse des coûts”, a dit le président français dans un discours sur la transition énergétique à l’Élysée.

Il a évoqué un triplement de l’éolien terrestre et une multiplication par cinq du photovoltaïque d’ici 2030.

Dans le détail, les dépenses annuelles doivent atteindre jusqu’à 8 milliards d’ici la fin de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui s’achève en 2028, selon l’Élysée. Cela représente un total de 71 milliards d’euros de soutien aux énergies renouvelables (électriques, biogaz, chaleur renouvelable) sur 2019-2028.

“La montée en puissance des énergies renouvelables en France est inéluctable”, a estimé Emmanuel Macron, alors que la France veut augmenter leur poids dans la production d’électricité et réduire celui du nucléaire.

Fessenheim fermera en 2020

L’exécutif veut à ce propos fermer 14 des 58 réacteurs nucléaires français d’ici 2035, a annoncé Emmanuel Macron. En plus des deux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), qui fermeront “à l’été 2020”, 4 à 6 supplémentaires doivent s’arrêter d’ici 2030, a-t-il précisé.

Située aux frontières de l’Allemagne et de la Suisse, la centrale de Fessenheim, la plus vieille du parc nucléaire français, est critiquée pour sa vétusté.

Durant la stricte durée de la PPE, soit jusqu’à 2028, le gouvernement prévoit deux fermetures de réacteurs (en plus de Fessenheim) et deux autres sous conditions, selon le détail des arbitrages de l’exécutif transmis par l’Elysée à l’AFP.

Bugey aussi concerné

Les arrêts de réacteurs devraient avoir lieu parmi les plus anciens sites, soit: Tricastin (Drôme et Vaucluse), Bugey (Ain), Gravelines (Nord), Dampierre (Loiret), Blayais (Gironde), Cruas (Ardèche), Chinon (Indre-et-Loire) et Saint-Laurent (Loir-et-Cher).

C’est EDF qui devra fixer la liste précise, mais il n’y aura “aucune fermeture complète des sites”, a assuré Emmanuel Macron.

Durant la durée de la PPE, deux réacteurs seront arrêtés “en 2027-2028”. Deux autres fermetures pourraient avoir lieu en 2025-2026 mais sous conditions: “si la sécurité d’approvisionnement est assurée” et “si nos voisins européens accélèrent leur transition énergétique”, notamment en réduisant le poids du charbon et en développant les renouvelables.

Les autres fermetures devraient elles débuter “à partir de 2029”, selon l’Elysée.

Pas de décision sur de nouveaux réacteurs

La France ne va pas décider dans l’immédiat la construction de réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR supplémentaires, et attendra au moins 2021, a annoncé le chef de l’Etat.

Le nouvel objectif de réduire la part du nucléaire à 50% de la production d’électricité d’ici 2035, “ce n’est pas renoncer au nucléaire”, a toutefois insisté Emmanuel Macron.

“Je demande à EDF de travailler à l’élaboration d’un programme de ‘nouveau nucléaire’ en prenant des engagements fermes sur le prix, pour qu’ils soient plus compétitifs. Tout doit être prêt en 2021 pour que le choix qui sera proposé aux Français puisse être un choix transparent et éclairé”, a-t-il dit.

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