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Mali: trois morts dans une attaque à la roquette contre l’ONU

(Keystone-ATS) Deux soldats guinéens de l’ONU et un civil ont été tués samedi dans une attaque à la roquette contre un camp de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) à Kidal (nord-est). Le groupe djihadiste Ansar Dine a revendiqué cet attentat.

“Notre camp à Kidal a été attaqué tôt ce matin par des terroristes. Ils ont utilisé des roquettes” qui ont tué “deux Casques bleus de nationalité guinéenne” et un “civil contractuel”, a déclaré un responsable de l’ONU confirmé par une source locale. Une autre source onusienne a fait état de “quatorze blessés”, dont trois dans un état grave.

La Minusma est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, en proportion du nombre de militaires engagés. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée.

L’attaque a été revendiquée en fin de journée par un responsable d’Ansar Dine, le groupe djihadiste dirigé par l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly: “Nous revendiquons au nom de tous les moudjahidines l’attaque contre le camp de Kidal” qui est “une réponse à la violation de nos terres par les ennemis de l’islam”, a déclaré Hamadou Ag Khallini dans une brève conversation téléphonique avec un journaliste.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné l’attaque et a averti qu’elle pourrait constituer un crime de guerre.

Dans une déclaration unanime, les 15 pays membres du Conseil ont demandé au gouvernement malien “d’enquêter rapidement et de poursuivre en justice les responsables” qui, ont-ils souligné, “devront rendre des comptes”. Ils ont rappelé que “les attaques visant des Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre au regard des lois internationales”.

Ils ont également réitéré leur “plein soutien à la Minusma (mission de l’ONU au Mali) et aux forces françaises qui la soutiennent”.

La déclaration du Conseil précise que le civil tué était un ressortissant du Burkina Faso.

Dispersions

Les djihadistes ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.

Une attaque le 20 novembre contre le grand hôtel Radisson Blu de la capitale Bamako a fait vingt morts outre deux assaillants, après que des hommes armés y eurent retenu environ 150 clients et employés. L’attentat a été revendiqué le jour même par le groupe djihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, “avec la participation” d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Un groupe djihadiste du centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM), a aussi revendiqué l’attentat “avec la collaboration d’Ansar Dine”, groupe djihadiste de l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly.

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