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Manifestation, poursuite de la grève et conciliation jeudi matin

Environ 200 personnes ont manifesté mercredi à midi à Lausanne pour soutenir la grève des employés romands de Tamedia. KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD sda-ats

(Keystone-ATS) Les employés en grève de Tamedia ont décidé mercredi de poursuivre leur mouvement. Ils maintiennent la pression dans l’attente des résultats de la réunion de conciliation prévue jeudi. Une manifestation a réuni 200 personnes à Lausanne.

A l’issue de leur assemblée générale, les journalistes ont décidé de continuer leur lutte. Entamée mardi à 16h00, la grève se poursuit. “On attend de voir ce qui va sortir de cette réunion jeudi matin”, a indiqué un gréviste.

Vive tension

Alors que la journée avait commencé de manière très tendue avec des menaces de la part de Tamedia de licenciements avec effet immédiat dès 11h00 pour tout employé qui ne reprendrait pas le travail, le ton s’est adouci au fil des heures.

Dans la matinée, la direction de Tamedia a demandé à l’Office cantonal de conciliation et d’arbitrage d’intervenir en tant qu’autorité de conciliation. L’éditeur veut que les parties puissent ainsi “sortir de ce conflit”.

Détermination farouche

Malgré les menaces encore dans l’air, quelque 200 personnes ont manifesté en milieu de journée pour soutenir la grève à Tamedia. “Tamedia tue vos médias”, “Tamedia, l’enfer aux quotidiens”: les slogans et les revendications ont fusé entre la gare et la Tour Edipresse.

“On n’a jamais vu ça ou presque, c’est historique”, a lancé Karim Di Matteo. Journaliste à 24 heures, il a souligné que la détermination des journalistes en grève était “farouche”. “Nous sommes unis, mais nous n’en pouvons plus de ne pas être entendus” par la direction de Tamedia.

Journaux maigrelets

“Les journaux sont maigrelets aujourd’hui et nous en sommes fiers. Que Tamedia nous entende”, a-t-il crié, sous les applaudissements et les sifflets des manifestants.

Secrétaire syndicale chez syndicom, Patricia Alcaraz, a salué le courage des grévistes et appelé à “s’opposer à la logique financière, à la menace, au mépris et à la destruction des emplois. Les décisions de Tamedia sont scandaleuses”, a-t-elle affirmé.

Engagement du Conseil d’Etat

Les manifestants ont ensuite quitté la gare pour se rendre devant la tour en scandant: “Sauvez la presse.” “Il y a d’autres solutions. Et s’il y a un éditeur qui peut se permettre de les essayer, c’est Tamedia qui a dégagé des millions de francs de bénéfice”, a relevé la journaliste Flavienne Wahli Di Matteo.

Outre la détermination des grévistes, le soutien est venu aussi de quelques responsables politiques, notamment de la conseillère aux Etats Géraldine Savary (PS/VD) qui a dénoncé la rupture du dialogue. La présidente du gouvernement vaudois Nuria Gorrite a transmis de son côté une prise de position.

Négocier au plus vite

Le Conseil d’Etat vaudois souhaite que la direction de Tamedia et les représentants du personnel se retrouvent au plus vite à la table des négociations. Il souligne que des contacts sont prévus dès jeudi matin avec les deux parties.

Nuria Gorrite déplore que le conflit se soit “envenimé” comme on pouvait le craindre. Le Conseil d’Etat regrette “que le ton soit monté avec des menaces à la clé qui ne sont évidemment d’aucune utilité dans un processus qui se voudrait constructif.”

Bon signal

Tamedia a indiqué en fin d’après-midi qu’il attendait d’être convoqué pour jeudi par l’Office de conciliation. “On a été entendu. C’est un bon signal en vue d’une sortie de crise”, a déclaré Patrick Matthey, porte-parole du groupe. Tous les journaux devraient sortir jeudi matin dans une version allégée.

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