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Manoeuvres militaires pour une éventuelle mission en Hongrie

(Keystone-ATS) L’armée hongroise a procédé mercredi à des manoeuvres militaires dans le sud du pays pour se préparer à une éventuelle mission de contrôle aux frontières, a indiqué un général à la télévision. L’exercice fait suite à l’adoption de nouvelles lois antimigrants.

“C’est notre travail de faire en sorte que la Hongrie soit défendue”, a déclaré le général Tibor Benko à la télévision M1. Dans le cas où la législation, qui autorise l’armée à participer aux opérations de contrôle aux frontières, serait promulguée plus tard en septembre, seuls des soldats bien préparés pourraient être envoyés, a justifié le haut gradé.

La frontière entre la Hongrie et la Serbie est devenue ces derniers mois l’un des principaux points de passage empruntés par les dizaines de milliers de migrants, dont de nombreux Syriens fuyant la guerre, pour gagner l’Europe occidentale.

Plus de 170’000 réfugiés ont franchi illégalement la frontière hongroise depuis le début de l’année, selon Budapest, qui a installé une barrière controversée de fils de fer barbelés le long des 175 km de frontière avec la Serbie pour contrer cet afflux, sans grand succès. Une deuxième clôture, haute de quatre mètres, est en cours de construction.

Trois ans de prison

Une source militaire a indiqué mercredi, sous couvert de l’anonymat, qu’une mobilisation avait débuté mercredi dans les casernes en vue d’ériger cette deuxième clôture.

Le premier ministre populiste, Victor Orban, avait exprimé mardi sa volonté d’accélérer la construction de la clôture, indiquant que “tout le monde doit se préparer à travailler de façon intense dans les semaines à venir”.

La construction de cette clôture devrait être achevée “fin octobre, début novembre”, avait ajouté mardi un membre du parti de M. Orban, le Fidesz.

Une batterie de nouvelles lois antimigrants prévoyant, entre autres, des peines allant jusqu’à 3 ans de prison ferme pour punir l’immigration illégale, doivent entrer en vigueur le 15 septembre. Elles suscitent l’inquiétude du haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui a prévenu mardi qu’elles pourraient “conduire au chaos”.

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