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Maurice Kamto revendique la victoire à l’élection présidentielle au Cameroun

Maurice Kamto (C) assure avoir reçu un mandat clair du peuple pour gouverner le Cameroun (archives). KEYSTONE/EPA/ETIENNE MAINIMO sda-ats

(Keystone-ATS) L’un des principaux candidats à la présidentielle de dimanche au Cameroun, Maurice Kamto, a revendiqué lundi à Yaoundé la victoire face au président sortant Paul Biya. Pour le gouvernement, il se met, avec ces déclarations, “hors-la-loi”.

“J’ai reçu mission de tirer le penalty, je l’ai tiré et je l’ai marqué”, a déclaré M. Kamto lors d’une conférence de presse. “J’ai reçu du peuple un mandat clair que j’entends défendre jusqu’au bout”. Il n’a pas cependant donné de chiffre, de pourcentage et n’a pas indiqué sur quoi il basait ses affirmations.

Par cette proclamation avant les résultats officiels, M. Kamto est “manifestement hors-la-loi”, a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary. “Quiconque se met en travers (des institutions nationales) rencontrera naturellement la rigueur de la loi, parce que la force appartient à la loi”.

Ancien ministre délégué à la Justice et avocat, Maurice Kamto, 64 ans, est président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Il avait reçu vendredi le soutien d’un autre candidat de poids, Akere Muna, qui s’était retiré de la course en sa faveur.

Maurice Kamto a dénoncé de “multiples cas de fraude orchestrée par le pouvoir”, auquel il a néanmoins tendu la main: “Mes bras leur restent ouverts pour qu’on oeuvre ensemble à la renaissance nationale”.

Résultats officiels attendus

Vendredi soir, Paul Atanga-Nji, ministre de l’Administration territoriale (Intérieur), avait invité “tous les acteurs politiques (…) à faire preuve d’un sens de responsabilité afin que le processus qui a si bien commencé se termine dans le même esprit”. “Toute forme de remise en cause du verdict des urnes en dehors des voies légales ne sera pas tolérée”, avait-il prévenu.

Légalement, le Conseil constitutionnel, composé de proches du président Biya, est le seul habilité à proclamer des résultats, au plus tard deux semaines après le scrutin. Malgré le long délai de publication officielle, des résultats de centaines de bureaux de vote sur 25’000 installés dans tout le pays, circulaient sur les réseaux sociaux dès vendredi soir.

Durant la campagne officielle, M. Kamto a tenu pas moins de douze meetings dans tout le pays qu’il a sillonné sans relâche depuis le lancement de son parti en 2012. M. Kamto faisait partie des sept candidats opposés au favori Paul Biya, 85 ans, dont près de 36 au pouvoir, qui briguait un 7e mandat consécutif.

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