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Maurice Tornay jette l’éponge

(Keystone-ATS) Maurice Tornay ne briguera pas un nouveau mandat au Conseil d’Etat valaisan au printemps 2017. Il aura siégé huit ans au gouvernement et vécu des heures difficiles avec l’affaire Giroud et le Réseau Santé Valais (RSV).

Le retrait de Maurice Tornay suscite une certaine émotion chez Serge Métrailler. Il faut dire que l’actuel président du PDC du Valais romand (PDCVR) était chef des deux campagnes pour l’exécutif du conseiller d’Etat et de son collègue Jacques Melly.

“Maurice Tornay est un passionné de politique, un vrai militant engagé. Il aime ce qu’il fait et il est un grand travailleur. Nous allons le soutenir activement dans la poursuite des projets en cours jusqu’à la fin de son mandat, en avril 2017”, a-t-il indiqué vendredi à l’ats.

Près de trente ans en politique

Maurice Tornay aura 64 ans en 2017 et aura exercé des mandats politiques pendant près de 28 ans, au Grand Conseil puis à l’exécutif valaisan. Ces nombreuses années consacrées à la chose publique et l’âge venant justifient aujourd’hui son retrait, indique-t-il dans des entretiens accordés à plusieurs médias valaisans.

Maurice Tornay sera donc le premier conseiller d’Etat PDC à avoir accompli moins de trois mandats. Un élément tout à fait secondaire, selon lui, tant il est important de considérer l’âge: quatre ans supplémentaires l’auraient amené proche de la septantaine.

Vives polémiques

Les vives polémiques qui ont entouré les dysfonctionnements du RSV et l’affaire Giroud ont affaibli Maurice Tornay. Il indique avoir pris ces crises en considération, mais souligne qu’elles n’ont pas été déterminantes dans sa décision.

Pour mémoire, Maurice Tornay a reconnu ses torts dans les affaires qui ont secoué l’Hôpital du Valais entre 2010 et 2014. Il a admis qu’il aurait dû être plus attentif aux signaux des lanceurs d’alerte et qu’il aurait dû intensifier le dialogue. “J’ai fait ce que j’ai pu, au plus près de ma conscience”, avait-il assuré devant le Grand Conseil en avril 2015.

En ce qui concerne l’affaire Giroud, le procureur extraordinaire Dick Marty a classé en décembre 2015 la procédure pénale ouverte contre Maurice Tornay. L’enquête menée a permis d’établir que “les éléments constitutifs d’une infraction n’étaient pas réalisés et qu’aucun soupçon ne justifiait une mise en accusation”.

L'”indécence” de Christophe Darbellay

Christophe Darbellay sera candidat au conseil d’Etat Valaisan. Il l’a fait savoir savoir par voie de presse en 2013 déjà. Selon Maurice Tornay, cette annonce a mis une certaine pression et “encouragé à la déstabilisation”.

Maurice Tornay ne conteste pas la légitimité de la candidature du président du futur ex-président du PDC suisse, mais juge la manière dont il l’a fait savoir “indécente”. Il aurait préféré que Christophe Darbellay lui en parle directement, “par loyauté”.

Neuf mois de campagne

Le Congrès du PDC du Valais romand désignera ses candidats au Conseil d’Etat le 12 mai prochain. Pour l’heure, le sortant Jacques Melly et Christophe Darbellay sont sur les rangs.

La course au Conseil d’Etat s’annonce féroce, avec notamment le PLR qui voudra retrouver son siège perdu en 2013 au profit de l’UDC. “Neuf mois de campagne ne seront pas de trop pour un accouchement que l’on prédit difficile”, estime Serge Métrailler.

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