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Mauvais bilan de gaz à effet de serre pour l’industrie alimentaire

Les émissions de gaz à effet de serre peuvent également être diminuées lors de l'élevage de bétail (image symbolique/archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Les vingt plus grosses entreprises de viande ou de produits laitiers du monde, dont Nestlé, produisent chaque année plus de gaz à effet de serre que l’Allemagne. Des ONG souhaitent qu’elles prennent des mesures.

Rien que les trois plus grands producteurs de viande du monde, à savoir le brésilien JBS et les deux compagnies américaines Tyson et Cargill, engendrent chaque année 484 millions de tonnes de CO2, indique vendredi Swissaid. C’est environ dix fois plus que la Suisse.

Les émissions du département laitier de l’entreprise agroalimentaire Nestlé s’élèvent elles à 22 millions de tonnes, soit environ la moitié de la production de gaz à effet de serre de la Suisse, poursuit l’organisation d’aide suisse. Ses affirmations s’appuient sur des statistiques de l’institut américain pour les politiques agricoles et commerciales, de l’ONG GRAIN et de la fondation Heinrich Böll, publiées cette semaine.

La pollution de l’industrie alimentaire, liée à l’élevage des animaux, est également importante en comparaison des compagnies pétrolières. Avec une production de 578 millions de tonnes de CO2 par an, les cinq plus grosses entreprises de viande et de produits laitiers dépassent les poids lourds de l’énergie que sont Exxon (577), Shell (508) ou BP (448), continue l’étude.

Enorme potentiel

Les entreprises doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre en s’imposant plus de contrôles et en améliorant les processus de production et de transformation, explique la directrice de Swissaid Caroline Morel, interrogée par l’ats. Et de donner en exemple le renoncement aux matières fourragères importées.

En dehors des entreprises, chaque pays a également une responsabilité concernant sa politique agricole, poursuit-elle. Une agriculture durable, permettant de subsister aux besoins fondamentaux des générations futures, est nécessaire.

Le potentiel d’amélioration est énorme dans l’agriculture, a affirmé de son côté le ministre de l’Agriculture allemand Christian Schmidt vendredi, lors d’une réunion à la Conférence sur le climat à Bonn.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (ONUAA) estime quant à elle que, rien qu’avec l’application de mesures adéquates sur les troupeaux, les émissions devraient diminuer de 30%, peut-on lire dans un communiqué de la Conférence sur le climat de l’ONU.

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