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Meghan/Harry: fascination d’une union “sans précédent” à Genève

La cérémonie et le baiser entre Harry et Meghan ont été longuement commentés à Genève. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Une fascination pour un mariage royal britannique au symbole “sans précédent”, mais sans effervescence. Plusieurs dizaines de personnes, britanniques et américaines pour la plupart, ont célébré l’union de Meghan et Harry dans un pub britannique de Genève.

Pas de chapeaux bien arrangés, ni de drapeaux ou de chants: les clients qui se sont déplacés à la journée spécialement organisée ont observé avec intérêt mais recueillement. Pour le mariage de William et Kate en 2011, “le pub était plein, y compris la salle inférieure” entièrement vide en ce samedi, relève le patron.

Certains étaient même déguisés. Ici, seule une serveuse s’est vêtue aux couleurs britanniques. “Ils ont l’air bien”, glisse-t-elle à sa collègue au moment de voir arriver Harry en uniforme à côté de William.

Cette cérémonie “est moins importante. Il ne sera pas roi”, ajoute le patron. Alors même qu’Harry “est plus populaire” que son frère, relève Keith, un ancien fonctionnaire international britannique de 86 ans qui vient tous les samedis manger au pub.

Robe “élégamment sophistiquée”

Pam, 62 ans, vient d’arriver des Etats-Unis avec toute sa famille. Les sept vacanciers américains ne voulaient pas se diriger vers les montagnes bernoises sans faire un arrêt pour regarder le mariage. Ils se laissent tenter aussi par les joies des cocktails typiquement britanniques, servis en pichet.

“Tout le monde aime Harry qui a eu tant de difficultés à trouver son chemin”, glisse Pam, évoquant la fascination qu’exerce depuis toujours la famille royale britannique sur les Américains. Et il a de la chance “de l’avoir elle, Meghan”, renchérit sa fille. Comme la plupart des femmes de la salle – “toutes” selon la serveuse – elles avouent s’être rêvées à la place de Meghan.

Tout au long de la cérémonie, beaucoup s’attendaient à davantage d’enthousiasme dans les rangs. “C’est calme. C’est Genève”, glisse Fatima, 37 ans, une Américaine venue en famille et avec des amis. Pour autant, les faits et gestes du couple puis le baiser seront commentés comme il se doit.

“C’est un grand événement. Très important”, dit Kyra, 11 ans, à côté de Fatima. “Très belle”, “très simple”, la robe de Meghan fait l’unanimité. Elle est “élégamment sophistiquée”, résume Pam.

Symbole face à Trump

Le symbole politique d’un métissage inédit au sein de la famille royale ravit un public acquis à cette cérémonie plus moderne. Notamment au moment où le choeur entonne une célèbre chanson d’un artiste afro-américain ou pendant le prêche d’un révérend américain.

“C’est sans précédent”, se félicite Fatima qui mentionne aussi l’arrivée de cette femme divorcée dans la monarchie. “Regardez-les. Ils sont tellement amoureux”, explique-t-elle.

Ce changement dans la société britannique montre la place de ce pays dans le Commonwealth et comme Etat “multiracial”, se réjouit Keith. Il salue en Harry un homme charitable et le trouve en ce jour plutôt décontracté parce qu’il a servi “dans des zones de guerre”.

Ce mariage rapproche une fois de plus Britanniques et Américains qui se sentent associés à leur compatriote Meghan. A un moment où certains se sentent éloignés de leur président Donald Trump, souligne Pam. “Nous avons besoin d’eux”, dit l’Américaine.

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