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Meneur de la campagne antiputsch sur les réseaux sociaux arrêté

(Keystone-ATS) La junte militaire au pouvoir en Thaïlande a annoncé vendredi l’arrestation d’un de ses principaux opposants. Il menait la campagne contre le coup d’Etat sur les réseaux sociaux et appelait à défier l’interdiction de manifester.

Sombat Boonngamanong a été arrêté jeudi soir dans la province de Chonburi (est). “Nous avions une équipe qui le traquait via l’Internet”, a confirmé à l’AFP un porte-parole de la junte, Sirichan Ngathong.

M. Sombat était sur une liste de centaines de personnalités – hommes politiques, intellectuels ou journalistes – convoquées par l’armée, dans la foulée du coup d’Etat du 22 mai.

Ceux qui s’étaient rendus à la convocation, dont l’ex-Première ministre Yingluck Shinawatra, avaient été détenus pendant plusieurs jours. Ils avaient ensuite dû s’engager par écrit à ne plus faire de politique.

Procès attendu

M. Sombat, célèbre défenseur de la démocratie, avait refusé de se rendre.

Il sera détenu jusqu’à une semaine, “temps durant lequel les militaires l’interrogeront sur ses mouvements, son comportement et ses appels” à résister, a précisé un responsable.

Et il sera ensuite présenté à un tribunal militaire, où il risque jusqu’à deux ans de prison pour avoir refusé de se plier à la convocation.

Critique lancée liée à l’armée

L’armée a expliqué avoir pris le pouvoir le 22 mai pour restaurer l’ordre public après sept mois de manifestations contre le gouvernement de Yingluck Shinawatra, soeur de Thaksin Shinawatra, milliardaire chassé de son poste de Premier ministre en 2006 par un coup d’Etat.

Mais l’annonce de son maintien aux manettes pendant plus d’un an, sans élections, a provoqué des critiques, y compris de la communauté internationale. A cette mesure s’ajoute un couvre-feu, un contrôle des médias et une interdiction de manifester.

Les hommes politiques du parti Puea Thai, balayés du pouvoir par le coup d’Etat, se sont faits très discrets le coup d’Etat, soit parce qu’ils ont signé l’engagement de se retirer de la politique, soit parce qu’ils sont en fuite.

Arrestation récemment

Mme Yingluck elle-même a été libérée, mais elle reste soumise à une surveillance militaire. Et la Commission nationale anticorruption a annoncé jeudi une opération de contrôle des biens de l’ex-Première ministre.

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