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Menu traditionnel aussi servi à l’Hôpital du Jura

(Keystone-ATS) La tradition se respecte même en milieu hospitalier. Les patients de l’Hôpital du Jura ne seront pas privés de la fête de la Saint-Martin qui débute cette fin de semaine. Pas question toutefois de manger la dizaine de plats qui composent le menu en une seule fois.

L’Hôpital du Jura (H-JU) répartit le menu sur deux semaines. “Nous servons les atriaux mardi et le rôti de porc dimanche”, a expliqué lundi à l’ats le responsable de la communication de l’établissement Olivier Guerdat.

La semaine prochaine, l’H-JU proposera à ses patients le boudin mercredi et la choucroute vendredi. Il s’agit donc de privilégier la qualité à la quantité dans l’assiette. Pour ces plats de la Saint-Martin, cela représente au total environ 800 à 900 plats à chaque fois.

“Les patients qui souhaitent garder une alimentation plus légère auront bien entendu la possibilité de commander un menu santé”, a ajouté Olivier Guerdat. Ces plats de la Saint-Martin sont servis aux patients, aux résidents des EMS et aux personnes fréquentant les cafétérias.

Succès de la formule

En servant ce menu traditionnel, l’hôpital souhaite que les patients puissent se sentir un peu chez eux. “Expérience faite, ce clin d’oeil aux traditions régionales est très apprécié”, a relevé le responsable de la communication de l’H-JU.

C’est que cette fête est profondément ancrée dans les moeurs des Jurassiens, en particulier des Ajoulots. Sa tradition remonte loin dans le temps. Lorsque les travaux des champs étaient terminés, les paysans tuaient le cochon pour marquer la fin de la saison. Mais aujourd’hui la tradition est un prétexte pour déguster un menu gargantuesque où le cochon est roi.

La Saint-Martin se célèbre le 2e week-end de novembre, sauf si, comme cette année, la Toussaint tombe sur un dimanche. La fête se déroule alors quinze jours plus tard, soit le 3e week-end du mois. Sans oublier le “revira” huit jours plus tard. Avec la diminution de la population rurale et l’exode des Jurassiens, la fête est devenue depuis quelques décennies un week-end de retrouvailles.

Cochon-roi

Le succès de la Saint-Martin illustre ce besoin de retrouver un produit authentique, de créer un lien avec une identité régionale comme en témoigne année après année le succès du Concours suisse des produits du terroir. Reste que cette célébration du cochon est en rupture avec les standards d’une société prônant une alimentation saine.

La récente publication par une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’une étude sur les dangers de la charcuterie et des viandes ne va dans tous les cas pas empêcher les fidèles de la Saint-Martin de pleinement profiter du menu à base de cochon.

Le Dictionnaire du Jura énumère ce repas sans fin: bouillon, gelée de ménage, boudin et purée de pommes, bouilli accompagné d’une salade de racines rouges et de carottes, saucisses et atriaux avec röstis, choucroute avec un morceau de viande fumée, rôti et purée de pommes de terre, gâteau à la crème (totché), crème brûlée. Le tout accompagné d’eaux-de-vie comme la damassine.

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