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Meurtre de Lucie: l’assassin condamné à l’internement à vie

(Keystone-ATS) La justice argovienne condamne finalement l’assassin de Lucie à l’internement à vie. La Cour suprême du canton a durci la décision de première instance qui avait prononcé un internement simple. La famille de la victime est “soulagée”. L’avocat du condamné va toutefois faire appel au Tribunal fédéral.

Jeudi, la Cour formée de trois juges cantonaux a unanimement donné raison au Ministère public et à la famille de l’adolescente fribourgeoise assassinée en mars 2009. Ces derniers avaient fait appel. L’internement à vie de l’assassin de Lucie signifie que son cas ne sera pas réévalué, à moins que la médecine découvre une nouvelle méthode de traitement à efficacité garantie.

Durablement incurable

En février dernier, le jeune homme de 29 ans avait été condamné pour assassinat à une peine de prison à perpétuité, assortie d’un internement à réévaluer régulièrement une fois la peine purgée. Le tribunal de district de Baden (AG) avait estimé que l’internement ne se justifiait pas tant qu’il était envisageable qu’une thérapie de l’assassin puisse un jour être couronnée de succès.

Pour le président du tribunal, il n’y a pas de doute: l’assassin de Lucie ne peut pas être soigné. Au cours de l’audience d’une journée, les experts psychiatriques ont souligné qu’aucune thérapie ne pouvait être efficace sur lui avant au moins 15 ans. La Cour en a conclu que l’assassin est à considérer comme durablement incurable.

Gestes d’ordre sexuel

Se basant sur l’avis des experts, le tribunal a en outre estimé que des motivations et des gestes d’ordre sexuel ont pour le moins accompagné le crime. Le 4 mars 2009, l’assassin a abordé Lucie, 16 ans, en gare de Zurich. Prétextant une séance de photos de mode, il a attiré chez lui la jeune fille au pair travaillant chez une famille schwyzoise.

Dans son appartement de Rieden bei Baden (AG), le jeune homme la tue alors brutalement, frappant la tête de l’adolescente avec une haltère avant de l’égorger. Un jour plus tard, il lave le corps de Lucie, introduit ses doigts dans les parties intimes de sa victime et recouvre d’un bas la tête de cette dernière. Des traces de sperme et d’urine sont découvertes sur le cadavre.

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