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Mexique: la caravane de migrants finit son périple à Tijuana

Arrivés à Tijuana, les quelque 400 membres restants de la caravane doivent faire désormais le choix difficile de franchir illégalement la frontière des Etats-Unis, de déposer une demande d'asile ou de tenter de rester au Mexique. KEYSTONE/AP/HANS-MAXIMO MUSIELIK sda-ats

(Keystone-ATS) Plusieurs centaines de migrants originaires d’Amérique centrale se sont rassemblés dimanche à la frontière mexico-américaine au terme d’un mois de traversée du Mexique. Nombre d’entre eux ont décidé de déposer des demandes d’asile auprès des autorités américaines.

La caravane, baptisée Viacrucis Migrante et partie fin mars de la ville mexicaine de Tapachula (sud), a débuté avec jusqu’à 1500 personnes venues du Honduras, du Guatemala ou du Salvador. Ces dernières se sont ensuite dispersées, certaines préférant rester au Mexique, d’autres choisissant de voyager par leurs propres moyens.

Arrivés à Tijuana, les quelque 400 membres restants de la caravane doivent faire désormais le choix difficile de franchir illégalement la frontière des Etats-Unis, de déposer une demande d’asile ou de tenter de rester au Mexique. Une grande partie d’entre eux ont fait savoir samedi qu’ils comptaient demander l’asile à San Diego, en Californie.

“Nous espérons que le gouvernement des Etats-Unis nous ouvrira les portes”, a déclaré à l’AFP Reyna Isabel Rodríguez, 52 ans, venus du Salvador avec ses deux petits-enfants. “Nous voulons dire au président des Etats-Unis que nous ne sommes pas des criminels, nous ne sommes pas des terroristes, qu’il nous donne la chance de vivre sans peur. Je sais que Dieu va toucher son coeur”, a déclaré l’une des organisatrices de la caravane, Irineo Mujica.

Persécutions

Les migrants disent avoir quitté leur pays en raison de menaces de mort lancées par des bandes armées, ou bien en raison de l’assassinat de certains membres de leur famille ou de persécutions politiques.

Des avocats américains spécialistes de l’immigration les ont mis en garde contre les difficultés qu’ils pourraient éprouver – détention, expulsion, séparations familiales – si leurs dossiers n’étaient pas assez étayés. Ils leur ont plutôt conseillé de rester au Mexique, qui a proposé à certains migrants un visa d’une année. Le Mexique expulse chaque année des dizaines de milliers de ressortissants d’Amérique centrale.

L’initiative de cette caravane a été lancée en 2010 afin de sensibiliser l’opinion publique à la dramatique traversée du Mexique par les migrants centraméricains

Ire de Trump

En avril, les images de la caravane de migrants se dirigeant vers les Etats-Unis avaient suscité la colère de Donald Trump et une forte tension entre Washington et Mexico.

M. Trump, dont l’un des principaux thèmes de campagne était la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique pour lutter contre l’immigration clandestine, avait ordonné le déploiement sur la frontière de troupes de la Garde nationale.

Il avait aussi soumis la conclusion d’un nouvel accord de libre-échange en Amérique du Nord à un renforcement des contrôles migratoires par le Mexique, une condition rejetée par le président mexicain Enrique Pena Nieto.

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