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Mexique: la caravane fait une pause, des heurts à la frontière

Plus d'un millier de migrants sont parvenus à forcer dimanche un barrage de la police guatémaltèque pour tenter de rejoindre la caravane qui traverse actuellement le sud du Mexique. KEYSTONE/EPA EFE/ESTEBAN BIBA sda-ats

(Keystone-ATS) La caravane de migrants centraméricains en route vers les Etats-Unis a fait une pause dimanche dans la localité de Tapanatepec, dans l’Etat de Oaxaca. A la frontière mexico-guatémaltèque, les policiers mexicains ont stoppé l’entrée de plus d’un millier de Honduriens.

“Nous avions décidé en assemblée de partir tôt ce matin vers Niltepec mais nous avons finalement préféré nous reposer et renforcer l’unité du mouvement” a expliqué à l’AFP Gina Garibo, de l’ONG Pueblos Sin Fronteras (Peuples sans frontières), qui coordonne la caravane de migrants, qui progresse dans le sud du Mexique.

Samedi soir, la fausse rumeur de l’enlèvement d’un enfant avait agité la caravane et un homme avait échappé de peu au lynchage en se réfugiant dans l’église de Tapanatepec.

La veille, lors d’un vote à main levée, les migrants ont rejeté le plan d’aide proposé par le président mexicain Enrique Peña Nieto et préféré poursuivre leur route vers Mexico. Ils veulent y déposer des demandes de permis migratoire pour poursuivre jusqu’aux Etats-Unis.

Le président mexicain a lancé vendredi un plan baptisé “Tu es dans ta maison”, offrant aux migrants une couverture médicale, de l’éducation pour leurs enfants et du travail temporaire à condition qu’ils déposent des demandes d’asile dans les Etats du Chiapas et de Oaxaca, dans le sud du Mexique.

Environ 4000 personnes

La caravane doit repartir lundi matin en direction de Niltepec, puis vers Mexico, avant d’essayer de rejoindre la frontière sud des Etats-Unis. Ces migrants ont quitté le Honduras le 13 octobre, fuyant la violence et la misère dans leur pays.

Le président Donald Trump a promis de les empêcher d’entrer en territoire américain et a annoncé l’envoi de 800 militaires à la frontière. Les autorités mexicaines ont indiqué avoir reçu 1743 demandes d’asile depuis l’entrée de cette “caravane” de 7000 personnes, pour la plupart honduriennes, sur le sol mexicain.

Selon l’ONG Pueblos Sin Fronteras, qui voyage avec les migrants, la “caravane” ne compte désormais plus que 4000 personnes, certains ayant décidé de s’arrêter en route ou ayant préféré retourner en Amérique centrale.

Heurts à la frontière

Plus au sud, à la frontière mexico-guatémaltèque, plus d’un millier de migrants sont parvenus à forcer dimanche un barrage de la police guatémaltèque pour tenter de rejoindre la caravane qui traverse actuellement le sud du Mexique.

Les migrants, pour la plupart honduriens, ont ensuite buter sur l’ultime barrière métallique située sur le pont international, avant l’entrée au Mexique où des policiers mexicains anti-émeute étaient déployés. Plusieurs migrants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre mexicaines qui ont répondu avec du gaz lacrymogène.

“Vous devez entrer de façon régulière au pays” leur a lancé à travers les grilles un agent migratoire. Selon un fonctionnaire mexicain, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, la frontière à Ciudad Hidalgo a été renforcée ces derniers jours, avec l’arrivée de renforts de la Marine et de la gendarmerie.

“La rive du fleuve Suchiate est également surveillée” a-t-il précisé. Les autorités repoussent désormais les embarcations de fortune sur lesquelles les migrants tentent de traverser le fleuve. C’est de cette manière que la majorité des migrants de la précédente caravane avait pu entrer au Mexique.

L’Ombudsman (médiateur) du Guatemala, Jordan Rodas, a appelé de son côté les autorités guatémaltèque à “respecter” les droits des migrants.

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