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Migrants: les 28 à Tallinn pour apporter leur soutien à l’Italie

Le ministre italien des affaires étrangères Angelino Alfano (d.) et son homologue français Jean-Yves Le Drian avant la réunion de Rome sur la crise migratoire. KEYSTONE/EPA ANSA/GIUSEPPE LAMI sda-ats

(Keystone-ATS) Interpellés par l’Italie qui s’alarme des arrivées incessantes de migrants sur ses côtes, les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne (UE) se sont réunis jeudi à Tallinn. Ils devaient se pencher sur un “plan d’action” proposé en urgence par la Commission.

Le Premier ministre italien Paolo Gentiloni a appelé ses partenaires européens à apporter une “contribution concrète” pour aider son pays. L’Italie est première ligne pour recueillir ceux qui se lancent dans la dangereuse traversée de la Méditerranée. Environ 100’000 migrants sont arrivés en Europe depuis janvier par cette voie, dont plus de 85’000 en Italie, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

L’objectif de la réunion est de “conclure qu’il y a une volonté et des moyens de soutenir l’Italie, d’aborder la question et de faire la différence en utilisant les mesures mises sur la table par la Commission”, selon une source européenne. La réunion, sous un format “informel”, était prévue de longue date au calendrier de la nouvelle présidence tournante de l’UE, tenue par l’Estonie.

Mais l’urgence est là: mercredi, l’Italie a menacé de ne plus accepter l’entrée de ses ports aux bateaux étrangers transportant des migrants secourus en Méditerranée. Une menace qui a poussé Bruxelles à l’exhorter de ne rien faire avant d’en avoir discuté avec les autres Etats membres et les ONG humanitaires.

“Code de conduite” des ONG

Moins d’une semaine après le poing sur la table des Italiens, Bruxelles a présenté, un “plan d’action” qui servira de base aux discussions des ministres européens jeudi matin. La Commission propose de mieux coordonner les actions de sauvetage en Méditerranée avec les garde-côtes libyens, mais aussi avec les autorités égyptiennes et tunisiennes.

Elle souhaite également mieux former et équiper les garde-côtes libyens à la faveur d’une aide de 46 millions d’euros. Mais l’Italie demande beaucoup plus que ce qui se trouve dans le document.

Rome veut une répartition des migrants secourus auprès de ses voisins méditerranéens, ou que le plan européen de répartition dans l’UE de demandeurs d’asile depuis l’Italie et la Grèce devienne moins restrictif. L’Italie a par ailleurs rédigé une proposition de “code de conduite” pour les ONG qui affrètent des bateaux pour secourir les migrants.

Réunion diplomatique à Rome

En parallèle à la réunion de Tallinn, plusieurs ministres des Affaires étrangères européens et africains (de pays de transit et de provenance des migrants) se retrouvaient jeudi à Rome. Il devait eux-aussi se pencher sur le thème de la crise migratoire actuelle en Méditerranée.

Cette réunion prévue de longue date, en présence de hauts responsables de l’ONU et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), se veut le versant diplomatique de la réunion de Tallinn, a expliqué le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano. Celui-ci devait tenir une conférence de presse à la mi-journée pour rendre compte des travaux de la réunion.

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