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Migrants: ultimatum de Di Maio à la Commission européenne

Depuis une semaine, environ 170 migrants se trouvent à bord du Diciotti, un navire des gardes-côtes italiens actuellement bloqué au port de Catane, en Sicile, avec interdiction de débarquer. KEYSTONE/EPA ANSA/ORIETTA SCARDINO sda-ats

(Keystone-ATS) Le vice-président du Conseil italien a donné jeudi soir vingt-quatre heures à la Commission européenne pour parvenir à un accord sur la répartition des migrants bloqués à Catane, en Sicile. Ceux-ci attendent une décision depuis une semaine dans un navire.

Si Bruxelles n’y arrive pas, a ajouté Luigi di Maio, son Mouvement 5 Etoiles, qui gouverne dans le cadre d’une coalition avec la Ligue d’extrême droite, est prêt à suspendre la contribution italienne au budget de l’UE à compter de l’année prochaine.

Le gouvernement italien a appelé mercredi ses partenaires européens à accueillir une partie des 177 migrants secourus la semaine dernière en mer qui attendent à bord du Diciotti. Ce navire des gardes-côtes italiens est actuellement bloqué au port de Catane, avec interdiction de débarquer. Le bâtiment des gardes-côtes italiens a été autorisé à accoster dans le port de Catane mais, hormis des mineurs, ses passagers n’ont pas eu le droit de débarquer.

Pas de retour en Libye

La Commission européenne a annoncé qu’elle travaillait sur une solution similaire à celle trouvée la semaine dernière avec Malte pour les passagers de L’Aquarius. Malte a accepté d’accueillir le navire humanitaire affrété par l’ONG SOS Méditerranée dans le cadre d’un accord européen qui prévoit la répartition de la majeure partie des 141 migrants à son bord vers cinq pays européens, dont la France et l’Espagne.

Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a lui fait savoir qu’il refusera d’accueillir ces migrants, a indiqué le chef de la diplomatie Mohamad Siala, alors que Rome a menacé plusieurs fois de les renvoyer en Libye. Ce serait une “mesure injuste et illégale”, a réagi le ministre libyen des Affaires étrangères dans un communiqué publié tard mercredi soir.

La Libye accueille déjà plus de 700’000 migrants, la plupart originaires d’Afrique sub-saharienne, a-t-il souligné. Selon lui, les migrants secourus en Méditerranée doivent être rapatriés “dans leur pays d’origine”. “La Libye est uniquement un pays de passage qui n’a que trop enduré”, a-t-il indiqué, appelant la communauté internationale à “assumer ses responsabilités”.

L’éventualité d’un renvoi en Libye de migrants secourus au large de ses côtes a toujours été catégoriquement exclue par les autorités européennes, qui considèrent que le pays n’offre pas de port “sûr”, une condition requise par le droit maritime international. Seuls sont ramenés sur la côte libyenne les migrants secourus ou interceptés par la marine libyennes dans les eaux libyennes.

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