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Minamata: les négociations se prolongent à Genève

La Suisse n'a pas encore obtenu le secrétariat de la Convention de Minamata sur le mercure. KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Aucune décision n’a encore été prise à Genève pour l’attribution du secrétariat de la Convention de Minamata sur le mercure, pour lequel la Suisse est la seule candidate. Les négociations se prolongeaient vendredi à la première Conférence des Etats parties (COP1).

Une conférence de presse du directeur de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) Marc Chardonnens était prévue en début d’après-midi. Elle a été annulée en raison de l’absence de décision sur les questions abordées par les participants à la COP1.

Elle vise à réduire au niveau mondial les émissions de mercure, sa production et son utilisation, en particulier dans la fabrication de produits et lors de processus industriels. D’ici 2020, des produits utilisant du mercure comme des thermomètres devront avoir disparu.

Les concentrations les plus importantes sont observées dans les activités minières pour l’extraction de l’or. Plus de quinze millions de travailleurs et leurs proches sont directement exposés. D’ici 2032, le mercure ne devra plus être utilisé dans ce type d’activités.

Financement supplémentaire de la Suisse attendu

Jeudi, la présidente de la Confédération Doris Leuthard avait souligné les efforts en cours dans la filière d’importation d’or en Suisse même si des améliorations doivent encore être portées. Y compris les banques et les entreprises de négoce de matières premières, avait-elle relevé.

Mme Leuthard a également promis un million de dollars supplémentaires si le secrétariat de la Convention est établi à Genève. Il semblerait que les Etats-Unis aient une autre approche sur la portée de cette instance. La présidente avait souligné devant quelques journalistes qu’elle pensait qu’un compromis serait trouvé vendredi.

La Suisse a proposé plusieurs scénarios mais privilégie un organe commun avec celui des trois Conventions de l’ONU sur les produits dangereux établi à Genève. Les COP sur le mercure ne seraient toutefois pas organisées en même temps que celles sur les produits chimiques, les déchets dangereux et les polluants.

De leur côté, des ONG exigent la fin des exportations de mercure si la Suisse veut accueillir le secrétariat. Le volume annuel a largement diminué en 2016 pour atteindre 30 tonnes, surtout exportées par l’entreprise bernoise Bartec pour des composants dentaires.

Près de 100 Etats parties

Mme Leuthard a elle relevé qu’une ordonnance serait préparée d’ici la fin de l’année pour ajuster la législation aux restrictions décidées à la COP1. Mais les exportations conformes à la Convention vont être maintenues pour le moment. A terme, la présidente fait toutefois d’une élimination totale de ces transactions une priorité.

Signée en 2013, la Convention est entrée en vigueur en août dernier. Elle porte le nom d’une ville japonaise où un déversement industriel de mercure a provoqué, surtout dans les années 50, des troubles neurologiques chez de nombreuses personnes pendant des décennies.

Plus de 1300 délégués ont participé à la COP1, dont deux deux présidents et près de 80 ministres. Au total, 154 pays sont présents à Genève, dont 128 signataires parmi lesquels figurent plus de 90 Etats parties.

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