Moscou bloque à l’ONU un texte américain sur la Corée du Nord
(Keystone-ATS) La Russie s’est opposée jeudi à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une déclaration américaine condamnant le dernier tir de missile nord-coréen. Le texte le désigne comme un missile balistique intercontinental, ce qui ne peut être confirmé, avance Moscou.
Moscou considère que le missile testé mardi par la Corée du Nord était de portée intermédiaire, et non intercontinental comme l’a affirmé Pyongyang, et jugé probable Washington. “Sur la base de notre évaluation, nous ne pouvons pas confirmer que le missile peut être classé dans la catégorie ICBM”, a indiqué la mission russe à l’ONU dans un courriel adressé aux autres membres du Conseil de sécurité.
“Si vous avez besoin de renseignements pour confirmer que le reste du monde considère (le tir) comme un missile balistique intercontinental, je serais heureuse de vous les fournir”, a riposté l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley.
Cette dernière a vivement critiqué la décision de la Russie de s’opposer à la condamnation du tir d’un missile dont certains experts estiment qu’il pourrait atteindre l’Alaska ou Hawaï. L’engin menace pour la première fois directement le territoire américain.
De son côté, la représentation russe aux Nations unies a affirmé qu’elle n’avait pas bloqué la déclaration mais simplement suggéré aux Etats-Unis “qu’ils y apportent les modifications appropriées”. Comme Washington a refusé d’éliminer cette référence au missile intercontinental, les négociations sur ce texte ont donc pris fin, selon des diplomates.
Plusieurs options
Nikki Haley a ajouté mercredi qu’elle présenterait un projet de nouvelles sanctions dans les prochains jours contre la Corée du Nord. Si la Chine et la Russie s’y opposent, les Etats-Unis agiront de manière unilatérale, a-t-elle prévenu. Sans définir de sanctions, elle a évoqué de possibles options.
“La communauté internationale peut couper les principales sources de devises du régime nord-coréen. Nous pouvons réduire le flux de pétrole vers leur armée et leur programme d’armement. Nous pouvons augmenter les restrictions aériennes et maritimes. Nous pouvons tenir pour responsables de hauts dignitaires du régime”, a déclaré Nikki Haley au Conseil de sécurité.
Plusieurs diplomates rapportent que Washington a fait part de ces options à Pékin il y a deux mois, sans succès, la Chine s’étant contenté d’approuver l’ajout de nouvelles personnes et entités sur la liste des sanctions des Nations unies, en juin.
A l’unanimité
Les déclarations du Conseil de sécurité de l’ONU doivent être approuvées à l’unanimité de ses 15 membres, mais sans vote – à la différence des résolutions, qui sont contraignantes.
