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N’djamena touché à son tour par les incursions de Boko Haram

(Keystone-ATS) Des combattants islamistes de Boko Haram ont attaqué vendredi pour la première fois le Tchad. Ils ont traversé le lac Tchad à bord de grandes pirogues et ont tué cinq personnes à Ngouboua, sur la rive tchadienne, selon une source sécuritaire.

L’attaque s’est déroulée vers 03h00 du matin aux abords du village et d’un camp militaire. Quatre civils – dont le chef de canton de Ngouboua – et un militaire ont été tués. Les deux tiers de la localité ont été incendiés. L’aviation tchadienne est ensuite entrée “en action” et a détruit toutes les embarcations des assaillants.

Le village de Ngouboua est situé sur une presqu’île à 18 kilomètres de la frontière. Il fait face à la ville nigériane de Baga.

Il accueille plus de 7000 réfugiés nigérians qui avaient pour la plupart fui les attaques de Boko Haram au Nigeria depuis début janvier, notamment l’attaque très meurtrière contre Baga. Traversant le lac en pirogue, des milliers de civils se sont ainsi éparpillés sur des dizaines d’îlots tchadiens.

“Nous n’avons pas encore beaucoup de détails, les autorités (tchadiennes) sont en train d’arriver sur place”, a déclaré le représentant adjoint du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), Mamadou Dian Balde, joint par téléphone.

Offensive d’envergure

Il s’agit de la première attaque du groupe islamiste nigérian sur le sol tchadien, depuis que le Tchad a commencé à déployer le 16 janvier dernier des troupes au Cameroun et au Niger, aux frontières avec le Nigeria.

Le 3 février, l’armée tchadienne a lancé une grande offensive terrestre au Nigeria à partir de Fotokol au Cameroun voisin. Elle a repris aux islamistes la localité nigériane frontalière de Gamboru.

Mais dès le lendemain, Boko Haram menait une contre-attaque meurtrière à Fotokol, tuant treize militaires tchadiens, six soldats camerounais et 81 civils, selon Yaoundé.

Attaques meurtrières

Les islamistes ont aussi lancé la semaine dernière de premières attaques meurtrières au Niger, où 109 combattants de Boko Haram, quatre militaires et un civil ont été tués dans le sud, près de la frontière avec le Nigeria. Ce bilan officiel pourrait être en fait plus lourd, selon des observateurs.

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