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Naufrage en Méditerranée: plus de 300 disparus selon des survivants

(Keystone-ATS) Plus de 300 migrants ont disparu en mer dans le naufrage de deux bateaux au large de la Libye, selon le récit de neuf survivants. Ces derniers ont été secourus par les garde-côtes italiens, ont rapporté mercredi plusieurs organisations internationales.

Les neuf survivants, qui parlent français et sont probablement originaires d’Afrique de l’Ouest, sont arrivés mercredi matin sur l’île italienne de Lampedusa.

Selon leurs récits recueillis par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), quatre bateaux pneumatiques sont partis samedi d’une plage à 15 kilomètres de Tripoli en Libye. Ils étaient chargés chacun de plus d’une centaine de migrants venus d’Afrique subsaharienne.

Les passagers du premier bateau, secourus dimanche par les gardes-côtes italiens, sont arrivés lundi à Lampedusa, mais 29 sont morts de froid. Deux d’entre eux ont survécu sur le deuxième bateau, où se trouvaient 107 passagers, et sept sur le troisième, où 109 personnes avaient embarqué.

Selon leur récit, l’un a chaviré et l’autre s’est dégonflé et a coulé, et leurs compagnons de voyage se sont noyés. Les rescapés ont parlé d’un quatrième bateau, dont on reste sans nouvelles. Selon l’OIM, ils étaient environ 420 au départ. Le total des disparus approcherait les 330. Le plus jeune des disparus avait 12 ans, selon le HCR.

Critiques du HCR

L’OIM a dénoncé dans un communiqué “l’action de passeurs basés en Libye et responsables de la mort de centaines de migrants africains envoyés en mer pendant une tempête, sur des canots pneumatiques impropres à la navigation”.

“Ce qui est arrivé est pire qu’une tragédie, c’est un crime, le pire que j’aie connu en 50 ans d’activité”, a déclaré à Genève le directeur général de l’OIM Lacy Swing. “Ces réseaux de passeurs agissent dans l’impunité et des centaines de gens meurent. Le monde doit agir”, a-t-il ajouté.

Le HCR a lui renouvelé mercredi ses critiques contre l’absence d’une opération de recherche et de secours efficace en Méditerranée. L’opération de l’Union européenne Triton, qui a remplacé celle des autorités italiennes Mare Nostrum, n’est pas équipée pour répondre à la dimension de ce drame, selon l’agence de l’ONU.

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