Des perspectives suisses en 10 langues

Neuf cantons abandonnent leur projet de vote électronique

(Keystone-ATS) Neuf cantons dont Fribourg renoncent à développer leur propre système de vote électronique. La dissolution de leur consortium survient alors que le Conseil fédéral a récemment éconduit leur projet envisagé pour les élections fédérales.

Cette décision du gouvernement, le 12 août, a lourdement entamé la confiance du consortium en son système, a indiqué lundi le canton des Grisons. Le Conseil fédéral avait repoussé, par souci de sécurité, la demande qui émanait de neuf cantons, à savoir Zurich, Glaris, Fribourg, Soleure, Schaffhouse, Saint-Gall, Argovie, Thurgovie et les Grisons.

“Ce système présente une faille en matière de protection du secret du vote”, rappelle la Chancellerie fédérale. Celle-ci se base sur les conclusions d’un rapport d’experts commandé par le consortium lui-même. Or la population doit pouvoir compter sur le secret du scrutin, c’est pourquoi seules les versions de Genève et Neuchâtel ont été autorisées, indique-t-elle à l’ats.

Lacune théorique

Mais selon le chancelier des Grisons, Claudio Riesen, interrogé par l’ats, cette lacune n’était que “purement théorique”. Le risque que le système puisse être piraté est une possibilité qui existe dans tout système informatique, argue le Grison, particulièrement engagé dans le projet.

La Chancellerie fédérale relève en outre que le système ne remplissait pas toutes les exigences fixées dans son ordonnance sur le vote électronique. De leur côté, les cantons éconduits expliquent qu’une version améliorée de leur projet qui répondrait aux exigences de la Confédération est certes possible, mais qu’elle aurait engendré des “coûts considérables”. Les chancelleries des cantons du consortium n’auraient pu assurer l’investissement requis.

Les neuf cantons doivent maintenant clarifier comment dissoudre les bases contractuelles existantes de l’association “selon un accord mutuel de tous les partenaires du projet”. La décision est de leur seul ressort.

La dissolution permet aux cantons de continuer à chercher une solution chacun de leur côté. Car après cet échec, “certains veulent renoncer à la votation électronique”, détaille la chancelière de l’Etat de Fribourg, Danielle Gagnaux-Morel.

Toujours intéressés

Le canton des Grisons lui est toujours intéressé, précise Claudio Riesen. Tout comme celui de Fribourg, seul romand membre du consortium, indique Danielle Gagnaux-Morel. Tous deux examineront donc de nouvelles coopérations possibles. Mais pour l’heure, le projet a fait un bond en arrière d’au moins deux ans, ce qui est irritant, relève le Grison.

Dans les faits, les cantons ont le choix entre deux fournisseurs. D’un côté, le canton de Genève qui coopère déjà avec Lucerne, Bâle-Ville et Berne. De l’autre, Neuchâtel qui travaille avec La Poste. Il n’y a pas d’autre alternative pour l’instant, conclut Claudio Riesen.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision