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Nike Wagner renonce à la direction du festival de Bayreuth

Rien que du Wagner à Bayreuth, tout le monde n'est pas d'accord (archives) KEYSTONE/EPA/ANDREAS GEBERT sda-ats

(Keystone-ATS) L’arrière-petite-fille du compositeur Richard Wagner, Nike Wagner, va définitivement renoncer à la direction du festival d’opéra de Bayreuth, en Bavière. Alors que son aïeul l’avait fondé en 1876, elle juge “ennuyeux à mourir de ne programmer que du Wagner”.

“Même les rêves peuvent un jour prendre fin”, a déclaré Mme Wagner, 71 ans, au journal régional Rheinische Post à paraître mercredi.

En 2008, au terme d’une guerre de succession de plusieurs années, Nike Wagner avait échoué à prendre la direction du prestigieux festival pour succéder à son oncle Wolfgang Wagner. Ce dernier avait démissionné après 57 ans aux commandes de la manifestation.

Les administrateurs avaient rejeté la candidature qu’elle présentait en duo avec le Belge Gérard Mortier, qui dirigeait alors l’Opéra de Paris, lui préférant celle des demi-soeurs Katharina Wagner et Eva Wagner-Pasquier, également arrières-petites-filles de Richard Wagner.

Nike Wagner proposait d’élargir le répertoire à des compositeurs contemporains et de jouer hors les murs. Elle souhaitait aussi que le festival soit dirigé par une personne extérieure à la famille.

Merkel, spectatrice fidèle

Il n’y a “aucune animosité personnelle” entre elle et sa cousine Katharina, fille de Wolfgang Wagner, “même si la presse à scandale aimerait bien”, a encore assuré dans la presse l’arrière-petite-fille. Celle-ci dirige depuis 2014 le festival de Bonn dédié à un autre grand compositeur, Ludwig van Beethoven, après avoir été à la tête de celui de Weimar consacré à Franz Liszt.

Depuis la création du festival de Bayreuth en 1876 par Wagner lui-même, ses descendants se déchirent régulièrement en d’interminables querelles intestines pour le contrôle de l’événement, où se presse l’élite politique et culturelle.

La chancelière allemande Angela Merkel figure parmi les habitués. Son époux, Joachim Sauer, connu pour sa grande discrétion, y est ironiquement surnommé sur place “le fantôme de l’opéra”, Bayreuth étant l’un des rares endroits où “M. Merkel” apparaît en public.

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