Des perspectives suisses en 10 langues

Niveaux des lacs du pied du Jura historiquement bas

Le niveau du lac de Neuchâtel est de 30 centimètres inférieur à celui observé en moyenne au mois de janvier (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Les lacs et les cours d’eau sont au plus bas. En raison d’un second semestre 2016 “extrêmement sec”, les niveaux observés sur les lacs du pied du Jura sont même historiquement bas, selon l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

Les cours d’eau et les lacs se trouvent en situation d’étiage, écrit l’OFEV dans un rapport hydraulique spécial publié mardi. Les nappes souterraines affichent elles aussi des niveaux très bas. Toutefois le gel empêche d’être plus précis en rendant plus difficile la réalisation de mesures hydrauliques.

L’étiage désigne des niveaux d’eaux globalement inférieurs à ceux relevés jusqu’à présent. Une telle situation peut être observée en hiver, lorsque les précipitations, stockées sous forme de neige, ne viennent pas alimenter les eaux, et par temps sec, en l’absence totale de précipitations.

“La situation d’étiage actuelle s’explique par la combinaison de ces deux phénomènes”, note l’OFEV. En raison d’une sécheresse record l’année dernière, les neiges ont été particulièrement rares en altitude. Malgré le relèvement des températures, les eaux n’ont donc pas été alimentées par la fonte du manteau neigeux.

Tous les dix à vingt ans

Et la tendance s’est poursuivie en 2017: “au cours des dernières semaines, les niveaux d’eau et les débits étaient inférieurs, voire très nettement inférieurs aux moyennes saisonnières”, souligne l’OFEV dans son document.

À titre d’exemple, “le Rhin supérieur charrie si peu d’eau qu’on observe une situation d’étiage qui n’apparaît statistiquement que tous les cinq à dix ans”, relève l’office. Des valeurs comme celles mesurées dans l’Aar (BE) ne sont observées que tous les dix à vingt ans.

Les lacs affichent eux aussi des niveaux “faibles à très faibles”. Ceux du pied du Jura, de Zurich et de Zoug présentent des niveaux “très en dessous de la normale”. Les niveaux des lacs de Morat, de Neuchâtel et de Bienne sont même inférieurs aux minima observés depuis le début des années 1980.

Celui du lac de Neuchâtel est de 30 centimètres inférieur à celui observé en moyenne au mois de janvier et de quelques centimètres en dessous du minimum relevé en décembre 1985, soit 428,79 mètres.

Pas une goutte

Les précipitations étaient déjà rares en automne 2016, mais le mois de décembre a battu des records de sécheresse: d’après les données de MétéoSuisse, les précipitations mesurées dans bon nombre de régions ont été les plus faibles jamais relevées depuis le début des mesures en 1864.

Certaines régions de l’ouest du plateau et du Valais n’ont enregistré absolument aucune précipitation. Ailleurs, il est tombé – à quelques exceptions près – à peine 10% des cumuls mensuels habituels.

Amélioration en vue

Les précipitations de ces jours et la fonte des neiges en raison de températures plus clémentes devraient entraîner une légère hausse des niveaux des eaux au nord des Alpes. La situation devrait s’améliorer, notamment dans les petits cours d’eau de Suisse centrale et orientale.

Elle ne se détendra en revanche que légèrement et lentement pour les grands lacs et cours d’eau. Au sud des Alpes, la situation d’étiage devrait persister d’ici à jeudi. Dès la fin de la semaine, l’OFEV table sur une modeste amélioration de la situation.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision