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Nobel de la paix: les parieurs misent sur les Coréens

Les paris vont bon train sur le Nobel de la paix 2018. Le président Moon Jae-in de la Corée du Sud est bien placé (archives). KEYSTONE/EPA YNA/YONHAP sda-ats

(Keystone-ATS) Les parieurs misent sur les Coréens, voire Donald Trump. Les experts sur des champions de la liberté de la presse ou de la lutte contre les violences sexuelles… Fini les devinettes: le prix Nobel de la paix est attribué ce vendredi à Oslo.

À 11h00 précises, le comité Nobel norvégien va mettre un point final au jeu des pronostics plus ou moins inspirés en dévoilant sa décision. L’annonce est d’autant plus attendue que la saison Nobel a été amputée cette année de son autre prix le plus prestigieux, la littérature, reporté d’un an à cause d’un scandale de viols ayant ébranlé l’Académie suédoise sur fond de tornade #MeToo.

Un quasi-record de 331 individus et organisations ont été proposés pour le prix de la paix. Une liste de candidats longue mais secrète qui laissait énormément de choix aux cinq membres du comité norvégien.

Paris en ligne

Chez les bookmakers, les jeux semblent faits: plusieurs sites de paris en ligne voient le président sud-coréen Moon Jae-in et le leader nord-coréen Kim Jong Un comme les grands favoris pour l’amorce de rapprochement entre les deux pays.

Concernant Kim Jong Un, c’est sans doute tirer un trait trop rapide sur les violations “systématiques et étendues” des droits de l’Homme en Corée du Nord qu’une commission d’enquête de l’Onu avait qualifiées de crimes contre l’humanité en 2014.

Autre favori inattendu des parieurs: Donald Trump. À 7-1, le site Betsson lui accorde dix fois plus de chances de l’emporter que les dirigeants français Emmanuel Macron, britannique Theresa May et russe Vladimir Poutine.

Plus sobres mais pas forcément plus heureux dans leurs prédictions, les experts Nobel penchent, pour nombre d’entre eux, pour des hérauts de la lutte contre les violences sexuelles à l’heure où la vague #MeToo secoue la planète.

Reviennent ainsi, séparément ou conjointement, les noms de Denis Mukwege, gynécologue qui soigne les femmes violées en République démocratique du Congo (RDC), et de la Yazidie Nadia Murad, ex-esclave sexuelle du groupe État islamique.

Bouter les “fake news”

Autre piste -qui n’a encore jamais été explorée par le comité Nobel-, la liberté de la presse avec des associations comme Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Cela serait un coup de chapeau à une profession essentielle à la démocratie mais cible de répression dans de nombreux pays et parasitée, de surcroît, par les “fake news”.

Parmi les “nobélisables” figurent le Programme alimentaire mondial (PAM), le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), le blogueur saoudien Raif Badawi, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et des défenseurs des droits de l’Homme en Russie comme l’ONG Memorial et le journal Novaïa Gazeta.

Sans que l’identité du ou des lauréats -jusqu’à trois- ne soit nécessairement dans ce cortège de noms. L’an dernier, c’était la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) qui l’avait emporté.

Après le prix de la paix, le seul décerné à Oslo, celui d’économie donnera lundi à Stockholm le clap de fin à la saison Nobel.

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