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Noir tué à Baltimore par six policiers: le procès annulé

(Keystone-ATS) Le procès à très forte charge symbolique d’un policier américain accusé de l’homicide d’un Noir dans un fourgon de police à Baltimore a été annulé mercredi. Le jury n’est pas parvenu à s’accorder sur un verdict.

La nullité du procès, un événement rare dans la procédure pénale américaine, a été annoncée par le juge présidant l’audience. La balle est désormais dans le camp des procureurs, qui peuvent décider que l’agent sera rejugé avec un autre jury à une date ultérieure.

“Je pense qu’il y aura un autre procès”, a déclaré Amy Dillard, une professeure de droit de Baltimore, en soulignant les solides charges rassemblées par l’accusation.

Six agents impliqués

L’agent était le premier de six policiers à être jugé à Baltimore dans l’affaire Freddie Gray, un Noir de 25 ans, dont la mort brutale après son interpellation a déclenché des émeutes locales et un mouvement de protestation nationale.

L’annulation du procès est un coup de théâtre qui vient confirmer la complexité et la sensibilité d’une affaire illustrant le fossé entre la communauté noire et la police dans certaines villes américaines.

Tout le port de Baltimore était pendu à la décision des douze jurés, cinq hommes et sept femmes anonymes, qui avaient entamé lundi après-midi leurs discussions.

“Homicide”

Le policier a plaidé non coupable des chefs d’accusation d’homicide involontaire, violences, mise en danger de la vie d’autrui et faute professionnelle. Lundi, ses avocats ont argué qu’il s’agissait d’un tragique accident et insisté sur le fait que c’était à l’accusation de prouver l’homicide de Freddie Gray.

Les faits, imprégnés de racisme, selon les amis de la victime, remontent au 12 avril. Interpellé par une patrouille, Freddie Gray avait subi une grave blessure aux vertèbres cervicales lors de son transport sous la garde de six policiers et était décédé une semaine après.

Cet “homicide”, ainsi que l’avait qualifié la procureure de l’Etat du Maryland, avait déclenché des émeutes, des pillages et de graves actes de vandalisme. Les autorités avaient décrété l’état d’urgence, instauré un couvre-feu nocturne et appelé en renfort les militaires de la garde nationale. Le président des Etats-Unis Barack Obama avait condamné les violences, tout en relevant les “questions troublantes” restant en suspens.

Quelques échauffourées ont éclaté mercredi devant le tribunal, survolé par des hélicoptères de la police. La maire Stephanie Rawlings-Blake a appelé les habitants à respecter la décision de nullité du procès.

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