Nouveau bras de fer autour de la maison natale d’Hitler
(Keystone-ATS) L’ex-propriétaire de la maison natale d’Hitler refuse la récente vente forcée de son bien à l’Etat autrichien qui veut en contrôler l’usage. Il a décidé de contester l’expropriation en justice, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Le Parlement autrichien avait adopté en décembre une loi d’expropriation de cette maison de ville du 17e siècle située dans le centre de Braunau-am-Inn, à la frontière allemande. Il ouvre la voie à une profonde modification architecturale du bâtiment afin que celui-ci ne soit plus un lieu de pèlerinage néonazi.
La loi, adoptée à la quasi-unanimité des députés, était destinée à mettre fin à un long différend entre l’Etat et la famille propriétaire, représentée par Gerlinde Pommer. Celle-ci observe depuis plusieurs années un silence médiatique absolu sur cet épineux dossier.
Mme Pommer a finalement déposé un recours contre la loi d’expropriation devant la Cour constitutionnelle autrichienne, a indiqué un porte-parole de la haute instance, confirmant des informations de presse. “La Cour va vérifier la validité de la loi”, a-t-il déclaré, ajoutant que la procédure prendrait quelques mois.
Inoccupée depuis 2011
Interrogé par le quotidien Kurier, l’avocat de Mme Pommer s’est dit prêt à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). “Pour résumer, les conditions légales d’une expropriation ne sont pas remplies”, a-t-il affirmé dans le quotidien autrichien.
Louée par l’Etat depuis 1972 afin d’en contrôler l’usage, l’imposante bâtisse jaune où le dictateur est né en 1889 a déjà hébergé par le passé un centre pour handicapés. Une catégorie de la population qui avait été victime du régime nazi.
Depuis 2011 cependant, les propriétaires avaient opposé leur veto à tout usage du bâtiment. Resté inoccupé depuis lors, le bâtiment est devenu un lieu de pèlerinage de prédilection de nostalgiques du IIIe Reich.
L’idée d’une démolition de la maison a été remplacée par un projet de profond remaniement architectural afin de ne plus pouvoir identifier la bâtisse. A terme une institution publique devrait s’y installer pour un usage représentant “l’antithèse du nazisme”, selon les autorités.