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Nouveau renvoi de 124 personnes des îles grecques vers la Turquie

(Keystone-ATS) La Grèce a renvoyé vendredi depuis l’île de Lesbos vers la Turquie 124 migrants, des Pakistanais en majorité, a-t-on appris de sources concordantes. Ces renvois s’inscrivent dans le cadre de l’accord que l’Union européenne a conclu avec Ankara.

Selon des journalistes sur place, un premier groupe de 45 Pakistanais – tous des hommes – est parti vers 06H00 locales (07h00 suisses) de Lesbos pour traverser le bras de mer Egée en direction du port turc de Dikili, où il est arrivé un peu plus tard.

Une fois dûment enregistrés, les migrants devaient monter dans des cars “pour se rendre probablement à Kirklareli”, dans le nord-ouest de la Turquie, où se trouve un camp.

Un second groupe de 79 personnes a été renvoyé trois heures plus tard. Il était composé de personnes amenées à Lesbos depuis les îles de Kos et Samos, selon une source policière. Une source gouvernementale a confirmé que la Grèce avait renvoyé au total vendredi 124 personnes, sans préciser leurs nationalités.

Manifestation dans le port

Un premier groupe de 202 migrants, essentiellement Pakistanais et Afghans, avaient déjà été renvoyés lundi depuis les îles de Lesbos et Chios.

Trois militants des droits de l’Homme ont été arrêtés puis relâchés vendredi après avoir tenté d’empêcher le départ en s’accrochant à l’ancre du ferry dans le port de Mytilène. Une trentaine d’autres étaient venus manifester dans le port, en chantant “Arrêtez les renvois”, “UE honte à toi” et “Liberté pour les réfugiés”.

Nouvelles arrivées

Tous ces renvois ne concernent que des personnes n’ayant pas demandé l’asile. “Quiconque demande l’asile est ôté de la liste” des renvois, a indiqué à l’AFP une source gouvernementale cette semaine.

Or une très grande partie des quelque 6000 migrants arrivés en Grèce depuis le 20 mars, et donc visés par l’accord UE-Turquie, ont demandé l’asile ces jours-ci, ce qui retarde leur départ, chaque demande devant être examinée individuellement.

La situation provoque des actes désespérés parmi les migrants. Jeudi, quelque 150 personnes ont réussi à fuir du camp de Samos, avant d’être persuadées d’y retourner, selon une source gouvernementale grecque. A Samos et Lesbos, des dizaines de migrants affirment aussi avoir entamé une grève de la faim pour empêcher leur expulsion.

La mise en oeuvre de l’accord est d’autant plus difficile que de nouveaux migrants irréguliers continuent à débarquer chaque jour par dizaines, même si ce chiffre est très inférieur aux milliers qui arrivaient quotidiennement l’été dernier.

Entre jeudi 08h00 et vendredi 08H00, 149 personnes sont encore arrivées en provenance de Turquie, selon les chiffres publiés par le gouvernement grec.

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