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Nouveaux pourparlers en janvier, la guerre continue

(Keystone-ATS) Les protagonistes du conflit yéménite se retrouveront le 14 janvier. Une première ronde de pourparlers en Suisse sous l’égide de l’ONU s’est achevée sur fond de violations du cessez-le-feu. L’émissaire de l’ONU va se consacrer à l’établissement d’une véritable trêve.

“Nous avons réalisé des progrès notables mais insuffisants”, a déclaré l’émissaire de l’ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, lors d’une conférence de presse à Berne. Le prochain lieu de rencontre n’a pas encore été décidé. La Suisse figure parmi les endroits envisagés, a-t-il dit.

Faisant le point sur les résultats des pourparlers tenus à huis clos depuis mardi à Macolin (BE) entre représentants du gouvernement yéménite et des rebelles chiites houthis, l’émissaire a relevé le progrès d’avoir réussi à faire asseoir les deux délégations à la même table.

Il a aussi fait état d’un “respect mutuel” durant les discussions. Tout en se disant “optimiste” sur la suite du processus, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a admis que le cessez-le-feu, théoriquement entré en vigueur avec l’ouverture des négociations, n’avait pas été respecté.

Mesures de confiance

Les délégations se sont mises d’accord pour mettre sur pied des mesures de confiance, dont un mécanisme de libération de tous les prisonniers une fois un cessez-le-feu permanent en place. Elles ont aussi approuvé la création d'”un comité de désescalade” constitué de conseillers militaires des deux parties et supervisé par l’ONU.

Les parties ont également accepté de lever toutes formes de blocages sur le terrain pour permettre l’accès de l’aide humanitaire aux zones affectées.

Cadre de négociation

Enfin, les délégations se sont mises d’accord sur un cadre de négociation pour parvenir à régler le conflit. Ce cadre est basé sur la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui somme les rebelles de se retirer des territoires conquis et de restituer les armes lourdes.

Pris à partie par des journalistes yéménites présents dans le centre de presse, Cheikh Ahmed a insisté sur le progrès “incroyable” que constitue la création d’un groupe de contact réunissant les deux parties. Il a précisé qu’il allait consacrer tous ses efforts des prochains jours à l’établissement d’un véritable cessez-le-feu, auquel il croit, mais dont “nous sommes encore loin”.

Eviter un “vide sécuritaire”

L’émissaire a insisté sur la nécessité d’éviter “un vide sécuritaire”, car “il y a beaucoup de groupes terroristes au Yémen”.

Le cessez-le-feu sera reconduit pour une nouvelle période de sept jours dès son expiration lundi soir, a annoncé de son côté le chef de la délégation gouvernementale, Abdel Malak al-Mekhlafi. “Il sera prolongé automatiquement s’il est respecté par l’autre partie”, a-t-il précisé.

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