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Nouvelle manifestation contre la politique de Viktor Orban

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre le gouvernement de Vikor Orban à Budapest. KEYSTONE/EPA MTI/ZOLTAN BALOGH sda-ats

(Keystone-ATS) Plusieurs milliers de personnes ont de nouveau manifesté mercredi contre le gouvernement de Vikor Orban à Budapest. Elles ont dénoncé les attaques contre les ONG et une université réputée financée par le milliardaire américain d’origine hongroise George Soros.

Ils étaient toutefois moins nombreux que lors du rassemblement de dimanche dans la capitale, le plus important depuis la réélection de Viktor Orban en 2014, avec la mobilisation de 60’000 à 80’000 personnes.

Mercredi, les manifestants ont dessiné, sur une place de la capitale, la forme d’un coeur dans lequel était inscrit le mot “civil”, en référence aux différentes organisations de la société civile qui s’estiment menacées par les initiatives du pouvoir hongrois, a constaté un photographe.

Jeunes pour la plupart, les participants ont exprimé plus largement leur “ras-le-bol” à l’égard du gouvernement souverainiste de M. Orban: “les gens ont honte d’être hongrois”, a dit Gergo, un lycéen de 18 ans venu protester avec son frère.

“La manifestation va beaucoup plus loin que les ONG et la CEU” (Université d’Europe centrale). “Les gens en ont ras-le-bol d’Orban et compagnie. Ma fille a 18 ans, elle n’a même pas pensé aller à l’université en Hongrie: elle part en Ecosse”, a témoigné Zoltan, 50 ans, cadre dans une multinationale. “Beaucoup de gens à la campagne ne savent même pas ce qui se passe ici. Les médias officiels mentent sur les chiffres”, a regretté Szerényi, un traducteur de 65 ans.

Inquiétude

La contestation a été déclenchée par une loi adoptée la semaine dernière en un temps record et paraissant taillée sur mesure contre la CEU, un établissement réputé financé par George Soros, bête noire d’Orban, mais défendu par de nombreux responsables européens et américains. Elle prévoit notamment de priver de licence les instituts d’enseignement étrangers qui ne disposent pas de campus dans leur pays d’origine, comme la CEU.

Le secrétaire d’Etat à l’Education Laszlo Palkovics a semblé esquissé mercredi, dans une interview au site d’information HVG, une piste de négociation pour que l’établissement puisse “continuer de fonctionner sans problèmes”, sur la base de licences existantes.

Les manifestants dénoncent également une loi à venir qui obligera les ONG à déclarer tout financement “de l’étranger” de plus de 23’000 euros par an.

La Commission européenne a réaffirmé mercredi que cette réforme et d’autres lois dont celle prévoyant la détention systématique de migrants, “ont soulevé l’inquiétude générale”, et pourrait lancer rapidement des procédures pour infraction au droit européen à l’encontre de Budapest.

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