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Nouvelle-Zélande: le fondateur de Megaupload espionné illégalement

(Keystone-ATS) Le Premier ministre de Nouvelle-Zélande a présenté ses excuses jeudi au fondateur de Megaupload.com, bête noire des Etats-Unis qui veulent le juger pour violation de droits d’auteur. Il a évoqué un espionnage abusif conduit par les services de renseignements du pays.

John Key a fait amende honorable après la lecture d’un rapport sur l’espionnage illégal, dont avait été l’objet Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, alors qu’il est un résident néo-zélandais.

“Je suis effaré par ce que j’ai vu. L’organisation devrait faire ça selon les règles”, a déclaré le chef du gouvernement. “Bien évidemment je m’excuse auprès de M. Dotcom. Je m’excuse auprès de la Nouvelle-Zélande”, a-t-il ajouté.

Il est interdit au Bureau de sécurité des communications du gouvernement (GCSB) d’espionner les Néo-Zélandais ou les résidents permanents, catégorie à laquelle appartient Kim Schmitz, qui a la nationalité allemande.

“Une erreur basique”

La police avait demandé en 2011 au GCSB de mettre sous surveillance le créateur du site internet Megaupload.com. Interrogée sur la légalité de cette opération, la police avait répondu par l’affirmative.

“Si les choses avaient été faites conformément aux règles, il serait vite apparu que (Dotcom) était protégé”, a encore ajouté le Premier ministre. “C’est une erreur basique” et “il est de la responsabilité du GCSB d’agir dans le cadre de la loi”, a-t-il encore estimé.

John Key avait demandé un rapport sur cette affaire après avoir appris que le GCSB avait intercepté, de manière illégale, des communications pendant le mois menant à l’arrestation de Kim Schmitz fin janvier.

Audience l’année prochaine

Le responsable du gouvernement a indiqué avoir demandé des vérifications pour s’assurer qu’aucune écoute illégale ne s’était produite depuis 2009.

Kim Schmitz, 38 ans, avait été arrêté en janvier dans sa somptueuse propriété d’Auckland (nord de la Nouvelle-Zélande) à la demande du FBI américain. Placé en détention, il a été libéré sous caution un mois plus tard. L’audience pour statuer sur la demande d’extradition des Etats-Unis est prévue pour mars 2013.

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