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Nouvelles violences meurtrières à Kinshasa

Les violences en cours en RDC ont suscité des réactions internationales (archives). KEYSTONE/AP/JOHN BOMPENGO sda-ats

(Keystone-ATS) Plusieurs personnes ont été tuées mardi dans de nouvelles violences à Kinshasa. Trois sièges de partis d’opposition ont été incendiés en marge d’une manifestation réclamant une présidentielle avant la fin du mandat du président Kabila en décembre.

Pendant la nuit, le siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti de l’opposition à l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC) a été attaqué.

Une journaliste de l’AFP a vu deux corps carbonisés, deux autres personnes en train de brûler vives et un homme grièvement blessé à la tête allongé à terre. Dans l’enceinte du bâtiment, situé dans le centre-ouest de Kinshasa, des bidons d’essence renversés témoignaient du caractère criminel de l’incendie.

Félix Tshisekedi, secrétaire national de l’UDPS (parti fondé par son père, le vieil opposant historique Étienne Tshisekedi), accuse “un commando du camp du pouvoir” d’avoir attaqué les lieux. Selon M. Tshisekedi, cinq personnes ont péri mardi dans l’incendie du siège de l’UDPS.

Deux autres sièges de partis ont également été incendiés pendant la nuit: celui des Forces novatrices pour l’union et la solidarité (Fonus) et celui du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP). Ces nouvelles violences ont été suivies de mouvements d’émeutes dans plusieurs quartiers de la ville réprimées par des policiers renforcés par des soldats.

Human Rights Watch (HRW) a dit mardi disposer d'”informations crédibles” indiquant qu’au moins 37 personnes ont été tuées par les forces de sécurité après de violentes manifestations de l’opposition en République démocratique du Congo (RDC).

Réactions internationales

L’ONU a appelé mardi à Genève à des investigations “crédibles”. Selon elle, les responsables des violations des droits de l’homme dans les incidents de lundi en République démocratique du Congo (RDC) doivent être poursuivis. Le Haut Commissariat aux droits de l’homme est prêt à les soutenir, a dit devant la presse un porte-parole.

Lundi, la Belgique, les États-Unis, la France et l’Union européenne avaient appelé toutes les parties à calmer la situation et à s’entendre sur l’organisation rapide de la présidentielle. Washington s’est dit mardi également prêt à prendre des sanctions ciblées additionnelles.

La Secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a elle fait part de sa profonde préoccupation. Elle déplore dans un communiqué “les nombreuses pertes en vies humaines et les blessés survenus à l’occasion des affrontements meurtriers qui ont opposé les forces de l’ordre aux manifestants”.

L’Église catholique en République démocratique du Congo a pour sa part annoncé mardi qu’elle suspendait sa participation au “dialogue national” en cours pour tenter de sortir le pays de la crise politique, “afin de faire le deuil” après 48 heures de violences meurtrières à Kinshasa.

Présidentielles en perspective

Selon la Constitution, ce mardi est la date limite pour convier les électeurs aux urnes pour la présidentielle, qui apparaît aujourd’hui impossible à tenir dans les temps.

La loi fondamentale interdit à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se représenter, mais celui-ci ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste.

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