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Nuit debout appelle à une campagne internationale

Pour ce dimanche, Nuit debout le mouvement né le 31 mars à Paris avait appelé à une mobilisation internationale, sous le nom "Global debout". KEYSTONE/EPA/CHRISTOPHE PETIT TESSON sda-ats

(Keystone-ATS) Le mouvement citoyen Nuit debout a appelé dimanche à une campagne internationale contre les marques “qui se comportent le plus mal”. Cette exhortation est intervenue lors d’un rassemblement qui a attiré plus de 1500 personnes sur la place de la République à Paris.

Durant une assemblée générale, des orateurs ont annoncé “une campagne globale pour identifier les sociétés qui se comportent le plus mal et proposer des alternatives”.

La campagne, baptisée “NOlist”, a pour but de cibler une nouvelle marque tous les 15 jours-trois semaines. “On ira vite, on ira loin, ce n’est que le commencement”, a assuré un militant. Il a expliqué qu’il s’agit de “créer et animer la ‘bourse de la peur'”, avec une “liste (de marques) votée en temps réel” par les internautes.

Contre les marques “ce ne sera pas que des actions ‘en ligne’ mais des actions concrètes”, a précisé un autre militant.

Une militante espagnole entendue en direct de la Puerta del Sol à Madrid a parlé d’une action visant Coca-Cola. Des orateurs de Londres ou encore Messine (Italie) sont aussi intervenus sur la place de la République qui, au pic d’affluence, a attiré de 1500 à 2000 personnes, selon une source policière.

Quelque 40 personnes à Genève

Pour ce dimanche, jour du cinquième anniversaire des “Indignés” espagnols, qui ont inspiré Nuit debout et dont plusieurs milliers de partisans marchaient le même jour à Madrid, le mouvement né le 31 mars à Paris avait appelé à une mobilisation internationale, sous le nom “Global debout”.

Mais peu de mobilisations, et de faible ampleur, étaient signalées en fin de journée en Europe: environ 150 personnes se sont retrouvées à Bruxelles, et une “centaine de personnes”, selon une participante, se sont rassemblées à Berlin. A Genève, ils étaient une quarantaine sur la Plaine de Plainpalais.

En France, hors de Paris, des rassemblements modestes ont été rapportés. A Toulouse, une assemblée générale a réuni environ 200 personnes, selon une estimation de l’AFP. Moins d’une vingtaine ont participé au pique-nique organisé par le mouvement à Marseille, a constaté un journaliste de l’AFP.

Né de la contestation de la loi travail, le mouvement Nuit debout occupe depuis fin mars chaque soir la place de la République dans la capitale. Il a tenté d’essaimer dans plusieurs autres villes sans toutefois parvenir à attirer plus de quelques centaines ou quelques milliers de personnes.

Un Français sur deux contre la loi

Plus d’un Français sur deux soutient pourtant la mobilisation des syndicats contre le projet de loi travail et près des deux tiers souhaitent que le gouvernement revienne sur le texte, selon un sondage BVA pour Orange et I-télé publié dimanche.

Au total, 54% des personnes interrogées disent “approuver” le mouvement des syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) qui appellent à deux nouvelles journées d’action les 17 et 19 mai avec grèves et manifestations. Et ce, malgré l’adoption sans vote du projet de loi travail via le recours à l’article 49-3 la semaine dernière.

A l’inverse, 45% disent ne pas approuver le mouvement, tandis que 1% des sondés ne se prononcent pas.

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