ONU: une Mission estime les abus généralisés en un an en Birmanie
(Keystone-ATS) La Mission d’établissement des faits indépendante de l’ONU sur la Birmanie estime que les abus contre les minorités sont généralisés dans ce pays. Elle a achevé jeudi une visite auprès des réfugiés rohingyas au Bangladesh, avant son rapport final attendu en septembre.
“Les modèles de violence observés depuis l’année dernière ne le sont pas seulement dans l’Etat de Rakhine”, déplore l’un de ses membres, l’ancien commissaire australien aux droits de l’homme Christopher Sidoti. Ils sont en ligne avec ceux des abus contre les minorités “en général en Birmanie”.
M. Sidoti a rappelé que des indications de violations répandues dans les Etat de Kachin et de Shan, où la situation s’est détériorée, avaient été reçues ces derniers mois. Durant la visite de cinq jours au Bangladesh, les trois membres de la Mission ont notamment rencontré de nouveaux arrivés au camp de Kutupalong parmi les plus de 700’000 réfugiés rohingyas qui ont fui les violences en Birmanie en moins d’un an.
Certains ont dit à la Sri-lankaise Radhika Coomaraswamy avoir été victimes de torture en détention. Il faut “soulager les souffrances, honorer le droit et garantir une justice” pour tous ces réfugiés, a affirmé le président de la Mission Marzuki Darusman après cette seconde visite au Bangladesh en quelques mois.
Pas d’accès
En revanche, ils n’ont toujours pas accès à la Birmanie. Les membres de cette instance ont également rencontré à Dacca des représentants gouvernementaux, de la communauté internationale et d’ONG.
Il y a quelques jours, l’émissaire suisse de l’ONU Christine Schraner Burgener s’était elle-même rendue dans les camps de réfugiés de Cox’s Bazar. Elle a appelé à des “mesures concrètes” pour préparer le retour des centaines de milliers de réfugiés. De son côté, la Mission devra rendre son rapport final le 18 septembre prochain au Conseil des droits de l’homme.