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Oskar Freysinger exclu du gouvernement valaisan

Le nouveau conseil d'Etat Valaisan se composera de Frédéric Favre (PLR), Roberto Schmidt (PDC), Jacques Melly (PDC), Esther Waeber-Kalbermatten (PS) et Christophe Darbellay (PDC). Il entre en fonction le 1er mai. KEYSTONE/OLIVIER MAIRE sda-ats

(Keystone-ATS) L’électorat valaisan a infligé dimanche un carton rouge à Oskar Freysinger. Le conseiller d’Etat UDC sortant doit céder sa place au candidat PLR Frédéric Favre.

Le PDC est le grand vainqueur de cette élection. Au premier tour il y a trois semaines, il avait placé ses trois candidats en tête. Il récidive au deuxième tour. Le mieux élu est le conseiller national Roberto Schmidt avec 59’616 voix, devant le conseiller d’Etat sortant Jacques Melly, 57’582 voix et l’ancien président du PDC suisse Christophe Darbellay, 54’338 voix.

La candidate socialiste Esther Waeber-Kalbermatten pointe en quatrième position avec 53’990 voix. Le candidat PLR Frédéric Favre, néophyte en politique puisqu’il s’agissait de sa première campagne électorale, a récolté 44’644 voix.

Carton jaune au premier tour

Au sixième rang, et par conséquent non élu, Oskar Freysinger a totalisé 42’520 voix. Au premier tour déjà, l’électorat lui avait infligé un carton jaune puisqu’il terminait également à la sixième position derrière Stéphane Rossini (PS), lequel termine le deuxième tour au septième rang avec 40’429 voix.

La lutte pour le cinquième siège a mobilisé l’électorat. Au premier tour il y a deux semaines, la participation avait atteint 58%. Dimanche elle a totalisé 61,35%. Entre les deux tours, le seul sujet de conversation était le maintien ou non d’Oskar Freysinger au gouvernement.

Fin de carrière

Pour Oskar Freysinger, cette élection est une soupe à la grimace. Il a renoncé à se rendre au Centre médias de l’Etat du Valais à l’issue du scrutin. Le conseiller national UDC Franz Ruppen a joint le conseiller d’Etat par téléphone. “J’ai parlé brièvement à Oskar Freysinger. Il est déçu mais aussi libéré. Je pense que sa carrière politique en Valais est terminée”, a-t-il indiqué à l’ats.

Le candidat UDC avait été plébiscité par l’électorat il y a quatre ans, terminant les deux tours en tête, réunissant 56’913 voix au second tour, soit 43,5% des suffrages. Cette année, 32,4% des votants ont glissé son nom dans l’urne. Pour la première fois dans l’histoire moderne du Valais, un conseiller d’Etat qui brigue un nouveau mandat n’est pas réélu.

Jérôme Desmeules, coprésident de l’UDC du Valais, n’est pas étonné du soutien obtenu par Frédéric Favre ” Nous constatons que le PDC est très fort pour chercher les suffrages là où ils sont”. Selon lui, l’UDC retrouvera son rôle d’opposition qui était le sien avant l’élection d’Oskar Freysinger au gouvernement, il y a quatre ans.

Le PLR retrouve son siège

Le nouvel élu Frédéric Favre paraissait calme et serein à son arrivée au Centre médias. Il explique son résultat par la volonté des Valaisans d’avoir un centre droit fort. Le refus de reconduire Oskar Freysinger et de voir deux socialistes au gouvernement ont aussi joué un rôle selon lui.

Endosser le costume de conseiller d’Etat ne fait pas peur au nouvel élu sans expérience politique: “Il faut démystifier. Je suis confiant. Les gens m’ont élu et je mets beaucoup d’espoir dans une vraie collégialité”.

Troisième, après avoir dominé le premier tour, Christophe Darbellay est “très content” de son score et du gouvernement élu par les Valaisans. Il s’agit un exécutif “idéal” et “apaisé”, tant dans son rapport avec le Grand Conseil que dans la manière de faire de la politique.

L’éjection d’Oskar Freysinger est “une défaite du populisme et de l’agressivité”, estime l’ancien président du PDC suisse. Comme il l’a déclaré plusieurs fois durant la campagne, Christophe Darbellay souhaite reprendre le département de la formation dirigé jusqu’à la fin avril par Oskar Freysinger, et une partie de l’économie.

Adieu politique

Stéphane Rossini tournera lui aussi le dos à la politique et dit s’en réjouir. Il n’a “pas de regret. Ce fut une belle campagne”. Selon lui, le Valais “n’est pas encore mûr” pour l’élection de deux socialistes au gouvernement, c’est “encore tabou”.

L’ancien président du Conseil national estime que le “spectaculaire mot d’ordre du PDC” de soutenir le candidat PLR a porté ses fruits. “Dans le Haut-Valais Frédéric Favre passe de 1000 à plus de 7000 voix entre le 1er et le 2e tour. On ne peut pas lutter là contre”.

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