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Pékin a dérobé des données à la marine américaine (média)

Les pirates informatiques chinois ciblent continuellement l'armée américaine pour tenter de dérober des secrets sur les matériels ou les procédures. Le Pentagone avait notamment reconnu qu'ils avaient déjà réussi à voler des informations cruciales sur certains appareils (image symbolique). KEYSTONE/AP CHINATOPIX sda-ats

(Keystone-ATS) Des pirates informatiques au service du gouvernement chinois ont dérobé une masse de données secrètes à un sous-traitant de la marine américaine. Parmi les informations volées figurent les plans d’un missile anti-navire lancé d’un sous-marin, dit le Washington Post.

Les enquêteurs ont indiqué au quotidien, publié vendredi, que l’attaque contre les serveurs de ce sous-traitant avait été menée en janvier et février par des “hackers” du ministère de la Sécurité d’Etat, installés dans la province du Guangdong.

Le sous-traitant, qui n’a pas été nommé par le quotidien, travaille pour le Naval Undersea Warfare Center, basé à Newport, sur la côte Est des Etats-Unis. C’est le centre chargé de la recherche et du développement des armes sous-marines de la marine américaine.

Les experts estiment que la flotte de sous-marins américains – que ce soit les sous-marins nucléaires d’attaque ou les vaisseaux portant des missiles intercontinentaux nucléaires – donne au pays un avantage encore certain face aux adversaires comme la Russie ou la Chine, qui développent leurs propres flottes de sous-marins à marche forcée.

Raisons de sécurité

Le Washington Post affirme que les pirates ont réussi à voler 614 gigabytes de données y compris des capteurs, des systèmes de cryptage et un projet peu connu au nom de code “Sea Dragon”. Le Pentagone a été avare en informations sur ce projet lancé en 2012 et qui a pour but d’adapter les technologies militaires existantes à de nouveaux usages.

A la demande de l’US Navy, le Washington Post a accepté de ne pas donner de détails sur le nouveau missile anti-navire, mais a indiqué qu’il s’agissait d’un engin supersonique qui pouvait être lancé à partir d’un sous-marin.

Le porte-parole de la Marine, le capitaine de frégate Bill Speaks, est resté muet sur l’article du quotidien, invoquant des raisons de sécurité. Il s’est contenté d’indiquer que le Pentagone s’adaptait continuellement à la cyber menace.

Perpétuelles attaques

Les pirates informatiques chinois ciblent continuellement l’armée américaine pour tenter de dérober des secrets sur les matériels ou les procédures. Le Pentagone avait notamment reconnu qu’ils avaient déjà réussi à voler des informations cruciales sur le F-35, l’avion furtif multirôle de 5ème génération déployé ces dernières années mais aussi sur la nouvelle version du fameux système de missiles anti-missiles Patriot.

Ces informations risquent de tendre un peu plus les relations entre Pékin et Washington, qui se sont déjà détériorées en raison du commerce, mais aussi de la militarisation par Pékin d’îles disputées en mer de Chine méridionale.

En raison de cette attitude jugée agressive, le Pentagone avait désinvité les forces navales chinoises le mois dernier des grandes manoeuvres navales biennales RIMPAC.

Ils espionnaient pour la Chine

Dans un tout autre dossier, un jury fédéral de l’Etat américain de Virginie a reconnu vendredi un ancien agent de la CIA coupable d’espionnage pour avoir transmis des documents confidentiels à la Chine, a annoncé le département d’Etat américain. Agé de 61 ans, l’homme, qui a quitté les services gouvernementaux en 2012 risque une peine d’emprisonnement à perpétuité. Le verdict sera prononcé le 21 septembre prochain.

Un autre ex-officier de l’Agence américaine du renseignement militaire a été arrêté la semaine dernière pour des accusations d’espionnage au bénéfice de la Chine. En mai, un ancien agent de la CIA a été inculpé de conspiration pour avoir rassemblé des informations confidentielles afin de les transmettre au gouvernement chinois

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