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Pékin vise une croissance d’au moins 6,5% sur les cinq ans à venir

(Keystone-ATS) La Chine vise une croissance d’au moins 6,5% sur les cinq prochaines années, dit le Premier ministre Li Keqiang. Son projet de plan quinquennal a été présenté samedi à l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Pour l’année en cours, le Premier ministre table sur 6,5 à 7% de croissance du produit intérieur brut. Affectée par la faiblesse de la demande intérieure et internationale, la croissance chinoise est tombée en 2015 à son niveau le plus bas depuis 25 ans avec 6,9%.

Le gouvernement chinois s’était fixé en 2015 un objectif d'”environ 7%”. Le géant asiatique avait finalement enregistré, avec une croissance annuelle de 6,9%, sa plus faible performance économique depuis un quart de siècle.

La Chine adopte par ailleurs pour 2016 un niveau cible d’inflation d'”environ 3%”, et un niveau de chômage “inférieur à 4,5%”, poursuit le texte. Celui-ci est destiné à être lu par M. Li lors de l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP).

En adoptant cette année pour objectif de croissance une fourchette élargie vers le bas, les dirigeants chinois semblent prendre acte de l’assombrissement persistant de la conjoncture.

Indicateurs dans le rouge

Ces derniers mois, les indicateurs sont restés largement dans le rouge: demande terne et plongeons répétés du commerce extérieur, contraction de l’activité manufacturière et stagnation des investissements dans l’immobilier (toujours un pilier du PIB). S’y ajoute de sévères surcapacités de production plombant le secteur industriel.

Pékin ne cache pas sa volonté de réduire significativement les énormes surcapacités industrielles. Cela passera par des restructurations des grands groupes étatiques et d’inévitables suppressions d’emplois. Le gouvernement chinois a dit lundi s’attendre à la disparition de 1,8 million d’emplois dans les industries houillères et sidérurgiques, sans en préciser le calendrier.

“Société modérément prospère”

“En tablant sur un taux de croissance attendu compris entre 6,5% et 7%, nous avons pris en considération les besoins d’achever l’établissement d’une société modérément prospère sous toutes ses formes, et la nécessité de poursuivre les réformes structurelles”, a noté Li Keqiang.

Cet objectif “contribuera à orienter les anticipations des marchés et maintenir leur stabilité”, a insisté le Premier ministre.

Pression sur le yuan

De fait, affolées par la détérioration de l’environnement économique chinois et l’incapacité du gouvernement à enrayer le ralentissement de l’activité, les Bourses chinoises connaissent de violentes turbulences. Et le yuan affronte une forte pression baissière face au dollar.

Les performances économiques de la Chine sont scrutées de près. Même affaibli, le géant asiatique reste un des principaux moteurs de la croissance planétaire, première puissance commerciale et colossal consommateur de matières premières.

Dépenses militaires

La Chine prévoit des dépenses militaires en hausse de 7,6% pour 2016, leur plus bas taux de croissance depuis six ans, selon un rapport budgétaire diffusé à l’ouverture samedi de la session parlementaire annuelle.

Pékin envisage un budget de la défense d’un montant de 954 milliards de yuans (145 milliards de francs), indique le document. Le chiffre représente une nouvelle pause après plusieurs années de croissance soutenue des dépenses affectées à la modernisation de l’Armée populaire de libération (APL), source d’inquiétude chez les voisins du géant asiatique.

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