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Paris réunit les consciences face à une “crise de sens”

(Keystone-ATS) Dignitaires chrétiens, sages asiatiques, Indiens d’Amazonie ou philosophes occidentaux: des dizaines d’autorités morales se sont réunies mardi à Paris pour un “sommet des consciences” sur le climat. Il reste environ quatre mois avant la conférence de Paris.

Ce rendez-vous “part du constat que la crise climatique, et plus largement la crise écologique, ne se réduit pas à ses dimensions scientifique, technologique, économique et politique” mais qu'”il s’agit d’une crise de sens”, a souligné d’entrée François Hollande.

Le climat, “why do I care” (“pourquoi je m’en préoccupe”) ! C’est sous ce mot d’ordre que se sont retrouvées une quarantaine de personnalités, dont l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan ou le Bangladais Muhammad Yunus, pionnier du microcrédit.

Elles “sont rassemblées pour envoyer un seul message: un accord doit être trouvé à Paris lors de la conférence sur le climat. Ce n’est pas une affaire de chefs d’Etat et de gouvernement, c’est l’affaire de tous les habitants de la planète”, a noté le président français.

“Choisir la paix”

L’événement a été organisé à l’initiative de Nicolas Hulot, envoyé spécial de l’Elysée pour la protection de la planète. “Ce qui se joue à Paris, c’est la paix ou le conflit. Nous allons choisir la paix”, a-t-il lancé en référence aux troubles éventuels dus aux dérèglements climatiques (rivalités pour l’accès à l’eau, réfugiés).

La grande conférence sur le climat à Paris, qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre, réunira au total 195 pays sous l’égide des Nations unies. Ils devraient s’engager à limiter la hausse des températures générée par les émissions de gaz à effets de serre.

En prévision de cette échéance, des représentants d’une quarantaine de pays, dont une trentaine de ministres, ont mené lundi et mardi des négociations informelles à Paris. Ils ont cherché les bases de compromis sur deux questions: les ambitions du futur accord (faut-il essayer de limiter la hausse des températures de 2° C ? 1,5°C ?) et la répartition des efforts entre pays développés et en développement.

Eviter un second Copenhague

L’objectif de ces discussions était d’impliquer le monde politique en amont de la conférence de Paris, une leçon de l’échec de la conférence de Copenhague de 2009, lorsque les chefs d’Etat avaient été appelés à la rescousse en dernière minute.

“Les choses avancent”, a jugé mardi soir le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Tout en admettant que “des points étaient à améliorer” sur “les moyens financiers et technologiques” à mettre en oeuvre pour lutter contre le changement climatique. “J’ai reconvoqué une nouvelle réunion” début septembre “pour avancer sur ces sujets difficiles”, a-t-il annoncé.

La négociatrice française Laurence Tubiana a, elle, évoqué “une percée” avec des progrès sur plusieurs points cruciaux.

Le thème s’invite à Rome

Même optimisme au Vatican, où le pape François, qui recevait de son côté une soixantaine de maires de grandes villes, a dit avoir “beaucoup d’espoir” de voir un “accord fondamental” signé à Paris.

Les personnalités réunies à Rome ont signé un appel invitant chaque chef de délégation à la conférence de Paris à s’interroger, “en conscience, sur les positions, les choix qu’il aura à défendre”. Parmi les signataires: l’acteur Arnold Schwarzenegger. Dans une vidéo, il a appelé les participants à poursuivre la lutte: ce n’est “pas de la science-fiction mais une bataille dans un monde réel”.

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