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Participe passé: la Belgique ne planche sur aucune réforme

Selon Libération, les écoliers passent en moyenne 80 heures à apprendre "la règle" de l'accord du participe passé, "ses exceptions et les exceptions des exceptions" (image d'illustration). KEYSTONE/MELANIE DUCHENE sda-ats

(Keystone-ATS) Les autorités de la Belgique francophone n’ont été saisies “à ce stade” d’aucun avis de spécialiste recommandant de modifier la règle de l’accord du participe passé. Des médias français avaient fait état plus tôt d’une volonté de simplification en la matière.

“Les ministres concernés et le gouvernement (de la Fédération Wallonie-Bruxelles) n’ont pas été saisis d’une quelconque demande du Conseil de la langue française et ne sont donc pas amenés à se positionner, en tout cas à ce stade”, a assuré Eric Etienne, porte-parole de la ministre de l’Education Marie-Martine Schyns.

Le gouvernement de la FWB (anciennement appelée Communauté française de Belgique) était sollicité par l’AFP après des informations de presse en France faisant état d’une volonté de simplification de l’accord du participe passé en Belgique.

“Les crêpes que j’ai mangé”

“Les instances linguistiques de Belgique veulent en finir avec l’accord du participe passé, règle aux multiples exceptions qui fait suer bien des Français”, avait ainsi écrit à sa Une mardi le quotidien français Libération, évoquant une “guerre” de l’orthographe déclarée par les Belges.

Plus précisément, il s’agirait d’instaurer l’invariabilité du participe passé employé avec l’auxiliaire avoir. Actuellement, le participé passé s’accorde avec le complément d’objet direct lorsque celui-ci est placé avant l’auxiliaire.

“Libé” évoque le travail de deux anciens professeurs de français en Belgique qui militent pour cette simplification… Et aimeraient pouvoir écrire “Les crêpes que j’ai mangé” (dixit le titre de leur tribune publiée lundi dans ce quotidien), plutôt que “Les crêpes que j’ai mangées” selon l’orthographe correcte actuellement en vigueur.

Une réflexion en cours

En Belgique, “sur la base d’avis ou de recommandations, on pourrait se positionner (sur cette question) mais ce n’est pas le cas en ce moment”, a insisté Eric Etienne. “On a des réflexions, c’est une question intellectuellement intéressante, mais c’est absolument prématuré”, a-t-il ajouté.

Le porte-parole a expliqué que ni la ministre de l’Education, ni celle de la Culture (dont dépend le Conseil de la langue française et de la politique linguistique) n’avaient été saisies d’un tel souhait de réforme.

En Belgique, l’enseignement et la culture sont des compétences non pas du gouvernement fédéral ni des régions, mais des communautés, qui constituent un autre étage de l’architecture institutionnelle particulièrement complexe. Le pays compte trois langues officielles: français, néerlandais et allemand.

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