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Pas de raison d’interdire le glyphosate, selon le Conseil fédéral

Les opposants au glyphosate sont actifs en Suisse, comme ici lors d'une manifestation à Bâle devant le siège de Syngenta, l'un des principaux producteurs de l'herbicide avec Monsanto (archives). KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS sda-ats

(Keystone-ATS) Le Conseil fédéral ne voit toujours pas de raison d’interdire le glyphosate en Suisse. Les concentrations mesurées sont si faibles qu’elles ne présentent pas de danger pour la santé du consommateur, selon lui.

Le gouvernement a adopté mercredi un rapport sur les effets du glyphosate, établi par l’OSAV en réponse à un postulat de la commission de la science du Conseil national. En novembre, il avait déjà rejeté une motion du groupe des Verts exigeant son interdiction jusqu’en 2022 au moins.

L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a examiné 243 échantillons de denrées alimentaires prélevés dans le commerce de détail en Suisse. Son étude confirme les conclusions des nombreuses évaluations de risques menées depuis 2015 par des organismes internationaux, précise le Conseil fédéral.

Pas de mesure en vue

Soixante pour cent des échantillons étaient exempts de glyphosate. Les prélèvements restants en contenaient dans des concentrations très faibles et inférieures à la limite maximale admise. Ils ne présentent pas de risque de cancer et aucune mesure ne s’impose donc sous l’angle sanitaire, écrit le Conseil fédéral.

Les résidus seraient dangereux pour la santé si l’on consommait 72 kilos de pâtes, 655 kilos de pain, 10 kilos de pois chiches ou 1600 litres de vin par personne et par jour, selon l’OSAV. Actuellement, 70 produits contenant du glyphosate sont autorisés en Suisse. Ils ne peuvent pas être utilisés dans les champs juste avant la récolte.

En autorisant l’utilisation du glyphosate, le Conseil fédéral rejoint l’avis de l’Union européenne. En novembre dernier, les Etats membres de l’UE ont prolongé leur autorisation de cinq ans.

Principe de précaution

Le glyphosate est classé “cancérogène probable” par le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l’OMS. Pour ses adversaires, le principe de précaution devrait prévaloir, mais les herbicides concernés représentent un marché d’environ un milliard d’euros et la substance active est plébiscitée par les agriculteurs pour son efficacité et son faible coût.

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