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Pas de second siège pour le PDC au Gouvernement jurassien

Les Jurassiens ont choisi dimanche la continuité lors du second tour de l'élection au Gouvernement. Les cinq ministres ont été réélus. Avec de gauche à droite, Jacques Gerber (PLR), Rosalie Beuret Siess (PS), Martial Courtet (PDC), David Eray (PCSI) et Nathalie Barthoulot (PS). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) C’est le statu quo au Gouvernement jurassien qui reste au centre-gauche. Les cinq ministres sortants ont été réélus. Le PDC n’est pas parvenu à reconquérir le second siège perdu en mars, le ministre PCSI David Eray ayant réussi à devancer le second PDC Stéphane Babey.

C’est le ministre PLR Jacques Gerber qui a terminé en tête avec 12’815 suffrages. Il devance de 10 voix le ministre PDC Martial Courtet. La ministre socialiste Nathalie Barthoulot se classe 3e avec 11’851 voix devant la seconde ministre socialiste Rosalie Beuret Siess avec 11’647.

Le ministre chrétien-social indépendant David Eray a remporté la lutte qui l’opposait au second candidat PDC Stéphane Babey grâce à une mobilisation de son district des Franches-Montagnes. Le réflexe régionaliste a complètement joué en sa faveur. Il obtient 10’413 suffrages contre 9584 à Stéphane Babey. La participation s’est élevée à 45,7%.

Les cinq ministres ont donc bénéficié de la prime aux sortants, un avantage accentué par leur gestion de la crise du Covid-19. L’actuel gouvernement, et en particulier le ministre PLR de la santé et de l’économie Jacques Gerber, sort renforcé de la crise. L’exécutif reste au centre-gauche avec 2 PS, 1 PCSI, 1 PDC et 1 PLR.

Plus important parti au Parlement, le PDC a échoué à retrouver son second siège lui qui avait compté jusqu’à trois ministres au sein du gouvernement de 1993 à 2002. Le parti avait perdu ce second siège lors de l’élection complémentaire en mars après le départ de Charles Juillard au profit de la socialiste Rosalie Beuret Siess.

Réflexe régionaliste

Le district des Franches-Montagnes s’est mobilisé pour sauver le siège de David Eray fragilisé par des dossiers sensibles comme les éoliennes, la géothermie profonde ou l’attribution des lignes de bus. La stratégie du PCSI de s’appuyer sur la sensibilité régionale pour faire réélire le franc-montagnard a été la bonne. Au premier tour, le ministre avait 734 voix de retard sur Stéphane Babey.

Le ministre du Noirmont a fait 61% des voix dans son district, un score en nette hausse par rapport au 1er tour. En cas d’échec de David Eray, les Franches-Montagnes n’auraient plus eu de représentant au gouvernement. Une telle issue aurait constitué une première depuis l’entrée en souveraineté du canton du Jura en 1979.

Le PCSI était seul sur la scène politique pour ce second tour face à une alliance de gauche et une entente du centre-droit. David Eray avait déjà bénéficié de ce sursaut lors des dernières élections passant entre les deux tours de la 7e à la 3e place.

“C’est très émouvant”, a déclaré sur les ondes de Radio Fréquence Jura (RFJ) David Eray. “Les Franches-Montagnes ont eu un sursaut vraiment bénéfique avec un soutien massif et je suis très honoré de ce soutien”, a ajouté le ministre visiblement très ému. Candidat du PDC, Stéphane Babey estime que la prime aux sortants ainsi que l’élément régionaliste ont joué un grand rôle.

Pas de poussée des Verts

Les Verts n’ont pas réussi à jouer les trouble-fête dimanche lors de ce second tour. Céline Robert-Charrue Linder a terminé à la 7e et dernière place avec 6076 voix. Fort de leur succès au Parlement le 28 octobre avec un gain de 3 sièges, les écologistes avaient décidé de se maintenir dans la course à l’exécutif.

Mais l’alliance de gauche n’a pas eu l’effet escompté. Les Verts et le PS avaient appelé à soutenir mutuellement leurs candidates. Cette stratégie avait pour objectif de doter le canton du Jura d’un gouvernement à majorité de gauche et féminine.

Election sous le signe du Covid

Au regard de la situation sanitaire, la Chancellerie avait encouragé les électeurs à voter par correspondance. Pour les partis, il a été difficile de faire campagne en raison de la pandémie. Les actions sur le terrain n’ont guère été possibles. Les candidats ont attendu les résultats chez eux ou en très petit comité.

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