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Peine aggravée pour un homme qui a tué son père à Pfäffikon (ZH)

Le prévenu a écopé en deuxième instance de 11 ans de prison pour le meurtre de son père en mars 2015 à Pfäffikon (ZH) (archives). KEYSTONE/WALTER BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) Un jeune homme qui a tué son père en mars 2015 à Pfäffikon a été reconnu coupable de meurtre et condamné à 11 ans de prison lundi par le Tribunal cantonal zurichois. En première instance, il avait écopé de 5 ans de prison pour meurtre passionnel.

Le prévenu a déclaré lui-même pendant l’audience lundi qu’il avait été étonné du peu de sévérité de la peine infligée en première instance. Il a compris pourquoi il a été reconnu coupable de meurtre passionnel et non de meurtre ou d’assassinat, mais pas la clémence de la peine.

La défense a demandé à la Cour de confirmer dans les grandes lignes le jugement de première instance. Si les juges devaient retenir le meurtre, alors l’avocat a plaidé une peine ne dépassant pas dix ans, comme il l’avait fait aussi en première instance.

Absence de scrupules

Pour le procureur, le prévenu a commis un assassinat. Il a mis en doute la pression psychique qui aurait pesé sur le jeune homme au moment des faits. Il lui a reproché son absence de scrupules et le fait d’avoir abattu son père de façon “impitoyable et de sang-froid”. Il a requis 14 ans de prison.

En première instance, le procureur avait déjà requis une peine de 14 ans de prison pour assassinat. La défense avait plaidé le meurtre et une peine ne dépassant pas dix ans de prison. Le jeune avait estimé lui-même qu’il méritait d’être lourdement puni.

“Cas classique de meurtre passionnel”

Pour la présidente du tribunal de district, cette affaire était un “cas classique de meurtre passionnel”, c’est-à-dire un acte commis par une personne “en proie à une émotion violente que les circonstances rendent excusable”. Selon le Code pénal, il peut être puni d’un à dix ans de prison. Le procureur avait fait appel.

Les faits remontent au 31 mars 2015. Agé alors de 19 ans, le jeune homme vit dans l’appartement de son père âgé de 67 ans. Sa mère, alcoolique depuis le divorce d’avec son mari, est morte sept ans plus tôt. Le prévenu souffre de problèmes psychiques et est poursuivi par des pensées suicidaires.

Apprenti-réparateur de vélo, le fils se débrouille bien au travail, mais il a des difficultés à l’école professionnelle. Son père s’en désintéresse davantage qu’il ne le soutient, dira le prévenu lors du procès de première instance en novembre 2016.

Insultes et gifles

Paniqué par l’arrivée des examens, le jeune homme est pris de nausées. Le matin du drame, il reste à la maison après s’être excusé auprès de son professeur. Lorsque son père s’en rend compte, il se rue dans la chambre de son fils endormi, le secoue, l’insulte et lui donne plusieurs gifles avant de lui ordonner de se rendre chez le médecin.

L’après-midi , le médecin diagnostique des troubles gastriques dus à des problèmes psychiques et recommande au jeune homme de parler de sa peur des examens à son père. Lorsque le fils tente de se confier à son père, celui-ci se moque de lui et le traite de “mauviette”, de “vaurien” et le compare à sa mère.

Le jeune homme se réfugie d’abord dans sa chambre, puis il se rend dans celle de son père pour s’emparer de son pistolet. Après avoir chargé l’arme, il se rend dans le salon où son père regarde la télévision. Il se place derrière lui et l’abat d’une balle dans la tête avant de se rendre immédiatement à la police.

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