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Peine de 13 ans de prison pour le crime de Rossens (FR)

Le Tribunal pénal de la Sarine a relevé un "problème de crédibilité" dans les déclarations de la prévenue (archives). KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) La Portugaise accusée d’avoir voulu tuer son mari belge en 2014 à Rossens (FR) écope d’une peine de 13 ans de prison, sous déduction des jours de détention déjà effectués. Les juges l’ont reconnue coupable de tentative d’assassinat.

Le Tribunal pénal de la Sarine, à Fribourg, a estimé vendredi en première instance que les faits reprochés à cette ancienne médecin-assistante à Hôpital fribourgeois (HFR), âgée de 32 ans, constituent clairement une tentative d’assassinat et pas seulement de meurtre, ce qui influe sur la durée de la peine.

La Cour a ainsi retenu le mobile financier et noté une “absence de scrupules à tous les étages”. La jeune femme a agi de manière odieuse, perfide et s’est acharnée sur sa victime. Son acte a également été mûrement réfléchi et exécuté avec froideur et maîtrise de soi.

Relevant un “problème de crédibilité” dans les déclarations de la prévenue, les juges ont écarté de prétendues menaces de son mari à son encontre, qu’elle avait notamment mis en avant pour expliquer son geste. Ils ont en revanche retranché 12 mois de détention pour tenir compte de ses conditions de détention difficiles au Brésil.

Procureure satisfaite

A la sortie de l’audience, la procureure Catherine Christinaz s’est montrée satisfaite que la qualification d’assassinat ait été retenue et n’envisage a priori pas d’appel. La défense devrait pour sa part recourir contre le verdict.

La Portugaise avait été arrêtée en 2014 au Brésil, avant d’être extradée l’année suivante en Suisse. Son ami et complice brésilien, lui aussi prévenu dans cette affaire, ne peut pas être extradé et court toujours.

Le Ministère public avait requis une peine de détention de 16 ans, estimant que la maladie mentale de la prévenue, qui souffre d’un trouble bipolaire, ne devait permettre de diminuer que de manière minime sa peine, au vu des nombreuses circonstances aggravantes. Estimant cette sanction “totalement excessive”, l’avocat de la défense avait demandé une peine de huit ans.

Liquide rosâtre

Les faits remontent au 23 avril 2014, où la jeune femme débarque après une longue route depuis le Portugal au domicile de son époux, accompagnée de son amant brésilien. Selon l’acte d’accusation, elle a alors forcé son mari à boire un liquide rosâtre, contenant un insecticide et de la mort-aux-rats.

A l’aide d’un fusil dérobé à son père, elle voulait faire peur à la victime afin de la forcer à boire et d’ainsi faire passer sa mort pour un suicide. Malgré l’absorption du poison, et après avoir “fait le mort”, l’époux parvient à se lever en direction de la porte d’entrée.

Le complice brésilien l’étrangle alors avec ses jambes, le laissant quelques minutes sans connaissance, avant de le rouer de coups dans le hall de l’immeuble. Sa femme lui entaille ensuite le poignet avec un couteau, afin de le vider de son sang et de faire passer, comme initialement prévu, sa mort pour un suicide. L’homme, qui souffre depuis de troubles physiques et psychiques, parvient miraculeusement à sortir de l’immeuble et à prévenir le voisinage.

Demande de divorce

Le couple avait fait connaissance en 2012 au service gynécologie de l’HFR. Quelque temps après, la Portugaise emménageait chez le quadragénaire, père de deux enfants restés chez leur mère en Belgique. Ils s’étaient mariés à l’automne 2013.

Suite à différents événements, leur relation s’était toutefois rapidement dégradée. Peu avant les faits, la victime avait informé la jeune femme vouloir entamer une procédure de divorce.

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